Le procès de Nizar Zakka, ressortissant libanais ayant le statut de résident permanent aux États-Unis et incarcéré dans la prison d’Evin à Téhéran depuis septembre 2015, s’est achevé après deux courtes audiences devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran. Son état de santé se dégrade, mais les autorités ne lui permettent pas de recevoir des soins médicaux.
Nizar Zakka (49 ans), homme d’affaires et spécialiste des technologies de l’information, a la nationalité libanaise et le statut de résident permanent aux États-Unis. Il est incarcéré depuis près d’un an dans la prison d’Evin, à Téhéran, et souffre de plusieurs problèmes de santé, notamment de graves douleurs dans le dos, et il a noté la présence de sang dans ses selles. Sa famille dit qu’il a perdu beaucoup de poids et s’est beaucoup affaibli. Malgré cela, les autorités refusent de lui fournir des soins médicaux, y compris les médicaments dont il a besoin et les examens nécessaires du fait de la présence de sang dans ses selles.
Nizar Zakka a été privé du droit à un procès équitable. Il a été arrêté le 18 septembre 2015 à Téhéran par des hommes appartenant, semble-t-il, aux gardiens de la révolution, et transféré dans la section 2-A de la prison d’Evin, où il a été maintenu en détention à l’isolement jusqu’en août 2016 ; les autorités ont ensuite placé quatre hommes dans sa cellule. Il n’a pu engager un avocat qu’en janvier 2016, et n’a été autorisé à le rencontrer en privé qu’au mois d’avril 2016. D’après les informations dont dispose Amnesty International, il n’avait jusque là pas été informé des charges retenues contre lui. Il a été interrogé à de nombreuses reprises au sujet de ses activités dans le domaine des technologies de l’information, et on lui a demandé s’il était un espion, ce qu’il a nié. Ceux qui l’interrogeaient l’ont contraint à donner son adresse de courriel et son mot de passe. Le 4 avril 2016, son avocat lui a appris qu’il était notamment inculpé de « collaboration avec un gouvernement hostile », vraisemblablement le gouvernement des États-Unis.
On ne sait pas précisément quels sont les éléments matériels sur lesquels se fonde cette accusation. Le 22 août, Nizar Zakka a été conduit devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire, à Téhéran, pour la première audience de son procès. Une autre audience de 30 minutes a eu lieu le 30 août, et on lui a alors dit que son procès était terminé et qu’il serait informé du verdict dans les 12 jours suivants. L’avocat de Nizar Zakka n’a pas été autorité à consulter toutes les pièces du dossier pour la préparation de sa défense, et il n’a pu s’entretenir que peu de fois avec son client avant le procès.