Écrire Stop à l’expulsion forcée et violente de massaïs

Plus de 70 000 Massaïs risquent d’être expulsés de leurs terres ancestrales en raison d’un projet touristique : des paramilitaires sont arrivés le 7 juin dans la ville massaï de Loliondo (région d’Arusha, dans le nord de la Tanzanie) pour permettre le déroulement d’un projet des autorités qui consiste à s’emparer de terres ancestrales et enregistrées du peuple massaï.

Le 9 juin, des membres de cette communauté ont commencé à protester contre le bornage des terres, mais ils se sont heurtés à la réaction violente d’agents de sécurité qui ont utilisé des gaz lacrymogènes et des armes à feu contre les protestataires ; 25 membres de la communauté ont été arrêtés puis inculpés de conspiration en vue d’assassiner un policier.

Il faut que les autorités mettent fin à cette opération de sécurité à Loliondo, qu’elles relâchent immédiatement les personnes arrêtées et qu’elles suspendent tous les projets en cours d’acquisition de ces terres.

Loliondo est une division du district de Ngorongoro, dans la région d’Arusha. Elle borde le parc national de Serengeti à l’ouest, la zone de conservation de Ngorongoro au sud, et le Kenya au nord. Plus de 70 000 Massaïs risquent d’être déplacés de leurs terres ancestrales, où les autorités veulent mettre en place une opération touristique. Ces personnes sont expulsées de leurs terres communautaires alors qu’une opération de bornage est en cours, et alors même qu’un recours est en instance devant la Cour de justice de l’Afrique de l’Est. En 1992, le gouvernement tanzanien a loué toute la division de Loliondo en tant que terrain de chasse à une entreprise des Émirats arabes unis.

La récente opération des forces de sécurité constitue la quatrième tentative d’expulsion des Massaïs, un peuple pastoral, de leurs pâturages à Loliondo, et ce conflit dure depuis plus de 10 ans. Les forces de sécurité ont par le passé été déployées dans cette région en 2009, 2013 et 2017, année où elles avaient expulsé des membres de cette communauté de quatre villages : Ololosokwan, Oloirien, Kirtalo et Arash. Le 25 septembre 2018, la Cour de justice de l’Afrique de l’Est a rendu des décisions dans lesquelles elle ordonnait notamment à l’État de cesser d’expulser les Massaïs jusqu’à ce qu’un arrêt soit rendu concernant le recours formé par cette communauté contre les pouvoirs publics. Deux semaines environ après le début de l’opération de bornage et le déploiement des forces de sécurité à Loliondo, la Cour a rendu un avis de suspension et repoussé le rendu de sa décision jusqu’à la session de septembre 2022.

Figurent parmi les personnes arrêtées : Molongo Daniel Paschal, Albert Kiseya Selembo, Simeli Parmwati, Lekayoko Parmwati, Sapati Parmwati Sirikoti, Ingoi Olkedenyi Kanjwel, Sangau Morongeti Ngiminiso, Morijoi Ngoisa Parmati, Morongeti Meeki Masako, Kamabatai Lulu, Moloimeti Yohana Saing’EU, Ndirango Senge Laisier, Joel Clemes Lessonu, Simon Naiam Orosikiria, Damiani Rago Laiza, Mathew Kursas Njausi, Taleng’o Twambei Leshoko, Kijoolu Kakenya Olojiloji, Shengena Joseph Killel, Kelvin Shaso Nairoti, Lekerenga, Fred Victor, Wilson Tiuwa Kilong, James Memusi Taki, ainsi que cinq autres personnes.

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