Le 21 mars 2025, conformément à la procédure prévue par la loi, un préavis de grève a été adressé à la ministre de l’Éducation nationale par deux organisations intersyndicales appelant à la grève dans les établissements scolaires du primaire et du secondaire en Côte d’Ivoire afin de réclamer, entre autres, la revalorisation de primes trimestrielles pour les enseignant·e·s.
Les syndicats, qui ont déjà mené une action de protestation en octobre 2024, estiment que les négociations avec les autorités n’ont pas permis de répondre à leurs préoccupations. Le gouvernement ivoirien s’est engagé à mettre en place un comité chargé de répondre aux doléances. Cependant, des membres des syndicats ont indiqué que ce comité ne s’est pas réuni depuis sa création.
Dans une déclaration publiée le 5 avril, le ministère de la Fonction publique a qualifié la grève d’illégale et a menacé de sanctionner les enseignant·e·s grévistes. Le 8 avril, une dizaine de membres du conseil intersyndical ayant appelé à la grève ont été arrêtés, puis relâchés quelques heures plus tard.
La condamnation de Ghislain Duggary Assy et la dizaine d’arrestations qui ont suivi le préavis de grève adressé à la ministre de l’Éducation nationale le 21 mars 2025 constituent une violation flagrante des droits fondamentaux des travailleurs et travailleuses, en particulier des droits à la liberté d’expression, de grève et d’association, garantis par la Constitution ivoirienne et par des traités relatifs aux droits humains et au travail, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels la Côte d’Ivoire est partie.