Écrire Un tchétchène risque la torture s’il est extradé

Le Tchétchène Mourad Amriev, victime de torture, a été arrêté dans la nuit du 7 juin alors qu’il tentait d’entrer au Bélarus. Les autorités tchétchènes ont demandé son extradition vers la Russie pour qu’il réponde des accusations portées à son encontre à Grozny, la capitale tchétchène. S’il est extradé, il risque d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements.

Mourad Amriev, ressortissant russe originaire de Tchétchénie, victime de torture, a été arrêté à la frontière entre la Russie et le Bélarus dans la nuit du 7 juin. Il a tout d’abord été conduit au poste de police de la ville de Dobrush, dans l’est du Bélarus. Le 8 juin à midi, il a été transféré dans un lieu tenu secret.

Mourad Amriev a fui la Tchétchénie en 2013 après avoir porté plainte contre des policiers tchétchènes qui l’auraient torturé à Grozny, le 25 août 2013, et s’est installé en Ukraine. Peu après, avec l’aide de l’ONG de défense des droits humains Comité pour la prévention de la torture, il a porté plainte contre les hommes qui l’avaient torturé.

Le 4 juin, il a été arrêté à Briansk, dans l’ouest de la Russie, au motif qu’il se trouvait sur une liste de personnes recherchées parce qu’il avait falsifié son passeport (or, ce document lui avait été délivré avec une erreur sur sa date de naissance). Il s’est vu informer qu’il serait renvoyé en Tchétchénie pour y être poursuivi. Le 6 juin, un tribunal de Briansk a ordonné sa libération. Toutefois, des policiers tchétchènes ont tenté sans succès de le ramener en Tchétchénie.
L’ONG Comité pour la prévention de la torture estime que les autorités tchétchènes utilisent les accusations portées à son encontre comme prétexte pour qu’il soit renvoyé en Tchétchénie, à titre de représailles pour la plainte qu’il a déposée pour torture.

S’il est extradé du Bélarus vers la Tchétchénie, Mourad Amriev risque de subir des actes de torture et des mauvais traitements.

Champion du monde d’arts martiaux mixtes, Mourad Amriev est originaire de Tchétchénie et réside actuellement en Ukraine. Il affirme avoir été arrêté le 25 août 2013 par trois hommes qui l’ont contraint à monter à bord d’un véhicule et l’ont conduit dans un bâtiment du ministère de l’Intérieur de Tchétchénie. Selon son témoignage, il a été menotté pendant deux jours, il a été battu, torturé à coups de décharges électriques et humilié. L’un des hommes qui l’ont détenu était un haut gradé de la police tchétchène qui a assuré que le frère de Mourad Amriev l’avait attaqué. Mourad Amriev a été menacé de poursuites pour un crime que son frère aîné était accusé d’avoir commis.

Mourad Amriev est parvenu à fuir la Tchétchénie et a sollicité l’aide de l’ONG de défense des droits humains Comité pour la prévention de la torture afin de porter plainte pour torture et autres mauvais traitements. Son avocat a déposé plusieurs requêtes auprès des autorités tchétchènes demandant l’ouverture d’une enquête. À ce jour, l’enquêteur a refusé à 15 reprises de mener des investigations sur ses allégations de torture.

Le 4 juin, il se rendait en Russie afin de demander un visa Schengen lorsque la police des transports l’a fait descendre du train dans la région de Briansk, au sud-ouest de Moscou. Il a été détenu pendant 48 heures avant d’être libéré le 6 juin. Un groupe de policiers tchétchènes était arrivé en vue de l’escorter, mais selon un avocat du Comité pour la prévention de la torture, Mourad Amriev ne leur a pas été remis en raison de papiers manquants. Mourad Amriev a déclaré à son avocat qu’il avait reconnu l’un des policiers qui l’avait torturé parmi les agents venus pour le ramener en Tchétchénie.

Le 6 juin, après avoir été remis en liberté, Mourad Amriev s’est rendu au bureau du procureur à Briansk pour s’acquitter de certaines formalités. Les policiers tchétchènes l’ont suivi et ont attendu à l’extérieur du bâtiment, insistant pour l’escorter. Des amis de Mourad Amriev sont arrivés en voiture et il a pu échapper aux policiers tchétchènes et repartir avec ses amis.

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