Écrire Tofig Yagublu en danger de mort

La vie de Tofig Yagublu, opposant politique de premier plan injustement emprisonné en Azerbaïdjan, serait en grand danger.

Selon son avocat, son état de santé s’est gravement dégradé en raison de la grève de la faim qu’il observe toujours et de l’absence de soins médicaux dont il aurait besoin. Ses proches craignent que, après des années de persécution, de détention arbitraire et de mauvais traitements, son état ne deviennent vite irréversible.

Tofig Yagublu doit être libéré immédiatement et sans condition, et l’accès à des soins médicaux adaptés prodigués par des praticiens indépendants doit lui être accordé de toute urgence.

Tofig Yagublu est un opposant de renom et un ancien journaliste, qui critique ouvertement le gouvernement azerbaïdjanais. Ce membre du Parti de l’égalité est un politicien chevronné au sein du Conseil national des forces démocrates – une coalition de partis et de militant·e·s de l’opposition. Depuis longtemps dans le viseur des autorités azerbaïdjanaises en raison de ses critiques concernant la corruption au sein du gouvernement et les violations des droits humains, il a déjà été emprisonné par le passé sur la base de fausses accusations motivées par des considérations politiques.

Le 14 décembre 2023, des policiers ont arrêté Tofig Yagublu alors qu’il sortait du métro dans le centre de Bakou. Ils ont plus tard affirmé avoir trouvé 5 000 euros, 2 500 manats et un montant non spécifié de dollars des États-Unis à son domicile familial. Selon sa fille, Nigar Hazi, ces sommes avaient été placées par les autorités durant la perquisition. La détention de sommes d’argent, y compris en devises étrangères, ne constitue pas une infraction en vertu du droit azerbaïdjanais.

Le 10 mars, le tribunal de Bakou chargé des infractions graves a condamné Tofig Yagublu à neuf années de prison pour « fraude ayant entraîné un préjudice important » (article 178.3.2 du Code pénal) et « falsification de documents » (articles 320.1 et 320.2). Son coaccusé, qui a témoigné contre lui-même, a été condamné à huit ans d’emprisonnement. Tofig Yagublu a toujours nié l’ensemble des accusations portées contre lui. Le 1er avril, il a annoncé entamer une grève de la faim afin de protester contre une « condamnation infondée, illégale et indigne ».
Tofig Yagublu était présent lors de son audience en appel le 6 mai, mais il était très affaibli et incapable de se tenir debout sans aide. Selon des témoins, sa voix était à peine audible. Ses avocats ont déposé une demande pour qu’il soit transféré en résidence surveillée, au motif qu’il en allait de sa survie. « Je pense qu’il s’agit d’une question humanitaire – tout le monde peut voir son état. Tofig Yagublu proteste contre un verdict illégal et observe une grève de la faim depuis 36 jours.

Nous ne pouvons donc pas passer à d’autres points tant que celui-ci n’aura pas été résolu. Il s’agit d’un traitement inhumain, et la mesure de détention doit être changée », a déclaré sa défense lors de cette audience. Les juges ont rejeté la demande de transfert en résidence surveillée sans fournir de motif valable et fixé la prochaine audience au 20 mai. En 37 jours, Tofig Yagublu a perdu plus de 21 kg selon sa fille.

Les poursuites injustifiées et à caractère politique engagées contre Tofig Yagublu s’inscrivent dans la répression systématique menée par les autorités azerbaïdjanaises contre les défenseur·e·s des droits humains, les personnes critiquant le gouvernement, les médias indépendants et toute forme d’opposition.

La condamnation de Tofig Yagublu fait suite à une intensification de la répression depuis un an et demi, notamment marquée par l’incarcération récente d’autres militant·e·s de l’opposition et journalistes, également sur la base d’accusations infondées.

Action terminée

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