Écrire Treize manifestants remis en liberté, 50 maintenus en détention

Le 27 février, un juge du tribunal de Cabinda a ordonné la remise en liberté provisoire de 13 manifestants, estimant que leur arrestation opérée sans mandat d’arrêt était illégale. Le juge a toutefois aussi décidé que les 50 autres manifestant·e·s devaient être maintenus en détention. La manifestante est détenue à la prison de Yabi et les 49 hommes sont eux détenus dans la prison civile de la province de Cabinda.

Le Traité de Simulambuco a été signé le 1er février 1885. Il a conféré à Cabinda le statut de protectorat de la couronne portugaise.

Le 7 janvier, le secrétaire du Mouvement pour l’indépendance de Cabinda (MIC) a envoyé un message à João Manuel Gonçalves Lourenço, le président de la République d’Angola, en mettant en copie le gouvernement de la province de Cabinda, le commandement des services de police de la province, le procureur de la République, les partis politiques angolais et d’autres représentants des autorités, afin de les informer de la tenue d’une manifestation pacifique prévue pour le 1er février. Le MIC a demandé à la police angolaise d’être présente à la manifestation afin de garantir la sécurité des participant·e·s.

Cabinda est une bande de terre enclavée entre la République démocratique du Congo et le Congo. Cette province est reconnue sur le plan international comme faisant partie de l’Angola, et elle produit la majorité du pétrole exporté par ce pays. Des groupes séparatistes réclament l’indépendance ou l’autonomie de Cabinda depuis plus de 20 ans. Les tentatives de négociations entre le gouvernement angolais et les représentants des groupes séparatistes de Cabinda ont jusqu’à présent échoué.

Les forces de sécurité angolaises ont arrêté huit jeunes militants du MIC à leur domicile, dans la province de Cabinda, en Angola. Ils préparaient des tracts en prévision d’une manifestation pacifique prévue pour le 1er février.

Le lendemain, 20 personnes, parmi lesquelles des parents et des collègues des jeunes militants appréhendés, ont été arrêtées par la police alors qu’elles menaient une action de protestation pacifique devant le bâtiment du service des enquêtes criminelles, également à Cabinda, afin de demander la libération de leurs proches.

Des manifestant·e·s sont descendus dans les rues de Cabinda le 1er février afin de commémorer le 134e anniversaire du traité de Simulambuco et de réitérer les appels en faveur de l’indépendance de Cabinda vis-à-vis de l’Angola. Ils ont également demandé la libération des personnes arrêtées précédemment.

Amnesty International est également préoccupée par le fait que la police continue d’utiliser une force excessive contre les manifestants, et qu’elle arrête ces personnes de façon arbitraire. Le 1er mars, des militants du MIC et des proches des 50 manifestant·e·s incarcéré·e·s se préparaient à manifester sur la place du 1er mai, à Cabinda, pour demander leur libération. La police est arrivée avant le début de la manifestation et elle a commencé à agresser les manifestants, les frappant à coups de pied et de poing. La police a arrêté 11 personnes, qui ont été relâchées quelques heures plus tard sans inculpation. Sept des manifestants arrêtés ont dû être hospitalisés en raison des coups assénés par les policiers ; ils sont rentrés chez eux le lendemain.

LIEN VERS L’AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/en/documents/afr12/9804/2019/fr/

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