Luis Marroquin, José Can Xol et Mateo Chamám Paau, trois défenseurs des droits fonciers et territoriaux de différentes populations du Guatemala, ont été tués en moins d’une semaine. Il faut que les autorités guatémaltèques diligentent des enquêtes exhaustives sur ces crimes et veillent à ce que les autres défenseur-e-s puissent mener leurs activités sans craindre pour leur sécurité.
Le 9 mai au matin, des inconnus ont abattu Luis Arturo Marroquin (47 ans) de plusieurs balles dans le dos à San Luis Jilotepeque, dans le centre-est du Guatemala. Cet homme était membre de la coordination nationale du Comité de développement paysan (CODECA). Il était arrivé en bus le matin même de Jalapa pour participer à une réunion du conseil municipal de San Luis Jilotepeque. Selon des témoins, il a été suivi. Les faits ont eu lieu une semaine après que le président Jimmy Morales s’est montré irrespectueux envers le CODECA et a discrédité ses activités dans un discours public, le 2 mai.
Le 10 mai au matin, José Can Xol (37 ans) a été tué par balle alors qu’il tentait d’aider les habitants de Choctún Basilá (commune de Cobán, nord du Guatemala), qui étaient attaqués par plusieurs inconnus armés. Il appartenait au Comité paysan du plateau andin (CCDA) et participait à la protection et à la défense des habitants dans le contexte d’un différend foncier de longue date.
Dans la nuit du 13 mai, Mateo Chamám Paau (31 ans), également membre du CCDA, a été retrouvé mort à San Juan Tres Ríos (commune de Cobán). Lorsque sa famille a remarqué qu’il était absent depuis plusieurs heures, des habitants sont partis à sa recherche. Mateo Chamám Paau avait signalé avoir reçu des menaces et un mandat d’arrêt lui avait été décerné en 2015, dans le contexte du différend foncier opposant les occupants aux propriétaires présumés des terres. D’autres membres du CCDA et du CODECA sont en danger.