Selon certaines sources, trois défenseurs des droits humains laotiens, Soukan Chaithad, Somphone Phimmasone et Lodkham Thammavong, ont été condamnés à des peines de 12 à 20 ans de réclusion à l’issue d’un procès secret, en avril 2017.
Arrêtées en mars 2016 et détenues au secret pendant plus de deux mois, ces personnes sont des prisonniers d’opinion et doivent par conséquent être libérées immédiatement et sans condition.
Au début du mois d’avril 2017, selon des informations dignes de foi, Soukan Chaithad, Somphone Phimmasone et Lodkham Thammavong ont fait l’objet d’un procès secret pour des charges dont on ignore la nature et ont été respectivement condamnés à 18, 20 et 12 ans de réclusion. Ils sont actuellement incarcérés dans la prison de Samkhe, située dans la banlieue est de Vientiane, la capitale du Laos.
Ces trois défenseurs des droits humains ont été arrêtés en mars 2016 et détenus au secret pendant plus de deux mois. Le 25 mai 2016, ils sont apparus à la télévision nationale dans un reportage qui confirmait qu’ils avaient été arrêtés, en raison de publications sur les réseaux sociaux qui constituaient prétendument une menace pour la sécurité du pays. Dans ce reportage, Soukan Chaithad a dit qu’il allait « changer de comportement et cesser toute activité représentant une trahison à l’égard de la nation », et a ajouté que les autorités n’avaient pas usé de contrainte pour obtenir ses « aveux ».
Les trois militants avaient travaillé en Thaïlande avant de rentrer au Laos, en février 2016, pour renouveler leurs papiers. Avant leur retour, ils avaient participé à une manifestation pacifique réunissant une trentaine de personnes devant l’ambassade du Laos à Bangkok, le 2 décembre 2015, jour de la fête nationale du Laos. Ils avaient également publié sur Facebook plusieurs messages critiques à l’égard des autorités laotiennes, dénonçant la corruption, la déforestation et les violations des droits humains.
Excepté leur apparition à la télévision en mai 2016, l’affaire a été tenue secrète et aucune information sur le procès ou sur les charges n’a été rendue publique. Mis à part une brève visite familiale reçue par Somphone Phimmasone en septembre 2016, Amnesty International ignore si leurs proches ont été autorisés à entrer en contact avec eux. De plus, selon des sources médiatiques, il ne leur a pas été permis de bénéficier d’une assistance juridique.