Mamadou Sajo Jallow, ancien ministre adjoint des Affaires étrangères, est détenu au secret depuis plus de deux mois à l’Agence nationale de renseignement (NIA) ; il est privé d’avocat et coupé de sa famille. Il est toujours derrière les barreaux alors qu’un tribunal a autorisé sa libération sous caution.
Mamadou Sajo Jallow a été démis de ses fonctions de ministre adjoint des Affaires étrangères le 1er septembre. Le lendemain matin, des hommes en civil sont allés le chercher à son domicile et l’ont emmené dans le quartier de Kerr Serign, à Banjul. Il s’agissait, semble-t-il, d’agents de la NIA. Malgré plusieurs tentatives, sa famille et son avocat ne peuvent pas le contacter ni lui rendre visite. Pourtant, ils savent de source non officielle qu’il est détenu au siège de la NIA. Mamadou Sajo Jallow n’a pas été inculpé ni déféré à un tribunal.
Le 28 septembre, son avocat a saisi la Haute Cour siégeant à Banjul afin qu’il soit relâché par la NIA et obtienne une libération sous caution. Le 17 octobre, le juge Otaba, de la Division pénale spéciale de la Haute Cour, a autorisé la libération de Mamadou Sajo Jallow moyennant une caution de 200 000 dalasi (environ 4 587 dollars des États-Unis) avec deux garants. Les garants, nécessairement de nationalité gambienne et vivant en Gambie, doivent présenter des titres de propriété correspondant à un patrimoine équivalent au montant de la caution. De plus, il faut que Mamadou Sajo Jallow remette ses documents de voyage au greffier principal de la Haute Cour. Or, les deux hommes qui l’ont arrêté les ont emportés.
Avant l’arrestation de Mamadou Sajo Jallow, des inconnus sont entrés chez lui par effraction à plusieurs reprises. La dernière fois, le 1er septembre, son ordinateur portable et des documents personnels ont disparu.
Amnesty International craint pour la sécurité de Mamadou Sajo Jallow.