Écrire Un avocat qui défend le peuple xinca est toujours en danger

Selon l’avocat Quelvin Jimenez, le 23 juin, un groupe de personnes munies d’armes légères et de machettes a fait irruption dans une réunion des autorités du peuple indigène xinca à Jumaytepeque, dans le département de Santa Rosa (sud-ouest du Guatemala). Les intrus ont menacé verbalement et frappé certains des participants.

Quelvin Jimenez, qui était sur place, a pu prendre la fuite mais a été intercepté par un véhicule dont trois personnes sont sorties en l’accusant de les avoir attaquées. Des policiers les ont tous emmenés à un poste de la police municipale à Barberena. Au bout de quelques heures, Quelvin Jimenez a été relâché sans poursuites.

Amnesty International demande aux services de la procureure générale du Guatemala d’enquêter sur ces attaques et d’assurer la protection de cet homme.

Quelvin Jimenez est un avocat indigène travaillant à Santa Rosa, dans le sud-ouest du Guatemala, qui défend les droits du peuple xinca. Il a fait l’objet de campagnes de diffamation et de stigmatisation sur les réseaux sociaux, ainsi que d’un harcèlement judiciaire. Quelvin Jimenez a en outre été la cible de menaces de mort et d’autres formes d’intimidation en raison de ses activités. À la fin avril 2019, il a appris qu’on cherchait à le tuer et que son domicile était sous surveillance. Le 6 mai, un homme armé qui avait été vu près de chez lui l’a poursuivi à moto. Les enquêtes menées sur les attaques précédentes n’ont pas encore abouti. De plus, la police n’a toujours pas mis en œuvre les mesures de sécurité ordonnées par le parquet pour protéger sa vie et son intégrité.

Le 2 mai 2013, le gouvernement du Guatemala a déclaré l’état d’urgence à San Rafael Las Flores et aux abords de cette ville située à 90 kilomètres de la capitale à la suite d’une série de violents incidents relatifs aux activités minières de Minera San Rafael, une filiale de l’entreprise canado-américaine Tahoe Resources Inc. En janvier 2013, notamment, un groupe d’hommes armés non identifiés a attaqué le site minier. Cette attaque s’est soldée par la mort de deux agents de sécurité et d’une autre personne, qui faisait probablement partie des assaillants. Pour en savoir plus, voir le document intitulé Activités minières au Guatemala : les droits humains menacés (AMR 34/002/2014).

Les membres du Centre d’action environnementale, sociale et juridique (CALAS), qui a défendu les droits des communautés affectées par les activités de la compagnie minière San Rafael, ont également signalé de nombreux actes d’intimidation et de harcèlement à leur égard. Pour de plus amples informations, voir l’Action urgente intitulée Guatemala. Campagne de dénigrement contre des défenseurs de l’environnement (AMR 34/6680/2017).

Les recherches menées par Amnesty International au Guatemala montrent que les personnes qui défendent les droits humains mènent leurs activités dans un contexte extrêmement hostile, en particulier lorsqu’elles travaillent sur les droits fonciers, territoriaux et environnementaux. Elles sont très souvent la cible de menaces, de tentatives d’intimidation et d’agressions. L’Unité de protection des défenseures et défenseurs des droits humains au Guatemala (UDEFEGUA) a recensé 26 défenseur.e.s des droits victimes d’homicide en 2018.

Les personnes qui défendent les droits fondamentaux sont de plus régulièrement visées par des campagnes de diffamation émanant d’acteurs privés et des autorités guatémaltèques, qui cherchent à les stigmatiser et à les discréditer. Le système de justice pénale est fréquemment détourné, les défenseur.e.s des droits humains faisant l’objet de fausses accusations et de poursuites en justice destinées à les réduire au silence et à démanteler les mouvements et les organisations. Pour en savoir plus, voir le rapport d’Amnesty International intitulé “We are defending the land with our blood” : Defenders of the land, territory and environment in Honduras and Guatemala (AMR 01/4562/2016).

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