Écrire Un avocat spécialiste des droits humains encourt cinq a 12 ans de prison

L’avocat spécialiste des droits humains Arão Bula Tempo a été inculpé d’infractions portant atteinte à la sûreté de l’État en Angola.
Arão Bula Tempo, un avocat spécialiste des droits humains, a été inculpé le 22 octobre de tentative de « collaboration avec des étrangers en vue de contraindre l’État angolais » (peine maximale : cinq ans d’emprisonnement) et de rébellion (peine maximale : 12 ans d’emprisonnement). Les charges retenues contre lui sont qualifiées d’infractions portant atteinte à la sûreté de l’État. Il est accusé d’avoir invité des journalistes de la République du Congo à couvrir une manifestation pacifique contre la mauvaise gouvernance dans la province de Cabinda (Angola), qui avait été organisée par José Marcos Mavungo.

Arão Bula Tempo et José Marcos Mavungo ont été arrêtés tous les deux le 14 mars. Arão Bula Tempo a bénéficié d’une libération conditionnelle deux mois plus tard. En revanche, José Marcos Mavungo est demeuré en détention. Il était inculpé de « rébellion » pour avoir participé à l’organisation d’une manifestation pacifique et pour son association présumée avec un groupe d’inconnus en possession d’explosifs et de tracts avant le rassemblement. Il a été condamné à six ans d’emprisonnement le 14 septembre.

Amnesty International le considère comme un prisonnier d’opinion. Si Arão Bula Tempo est incarcéré, l’organisation le considèrera aussi comme un prisonnier d’opinion, détenu au seul motif d’avoir mené pacifiquement ses activités en faveur des droits humains.

Cet homme a vu son état de santé se détériorer au cours des derniers mois. Il a déclaré qu’il ne se sentait pas en sécurité dans les hôpitaux publics et qu’il avait besoin de toute urgence de recevoir des soins médicaux hors du Cabinda. Or, l’une des conditions de sa libération est de ne pas quitter la province sans la permission des autorités compétentes. Cela bafoue son droit de circuler librement et s’apparente à une violation de son droit au meilleur état de santé susceptible d’être atteint.

Arão Bula Tempo et l’un de ses clients, Manuel Biongo, ont été arrêtés le 14 mars. Manuel Biongo, qui a bénéficié d’une libération conditionnelle le même jour qu’Arão Bula Tempo, a aussi été inculpé de « collaboration avec des étrangers en vue de contraindre l’État angolais » le 22 octobre. Il encourt cinq ans d’emprisonnement.

En Angola, les autorités ont pour habitude de réprimer la dissidence, souvent violemment. Amnesty International a montré que les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique avaient été restreints illégalement en Angola dans son rapport (en anglais) intitulé Punishing Dissent : Suppression of Freedom of Association and Assembly in Angola (https://www.amnesty.org/en/documents/afr12/004/2014/en/).

Plusieurs détracteurs du gouvernement du président José Eduardo dos Santos ont été victimes de disparitions forcées, d’exécutions extrajudiciaires, de détentions arbitraires, d’actes de torture et d’autres mauvais traitements. Les libertés d’expression, d’association et de réunion pacifique sont clairement inscrites dans la Constitution angolaise et dans plusieurs traités internationaux que l’Angola a ratifiés. Pourtant, ces droits continuent d’être bafoués.

Noms : José Marcos Mavungo, Arão Bula Tempo
Hommes

Action terminée

Toutes les infos
Toutes les actions
2024 - Amnesty International Belgique N° BCE 0418 308 144 - Crédits - Charte vie privée
Made by Spade + Nursit