Homa Hoodfar, professeure d’anthropologie de nationalité irano-canadienne âgée de 65 ans, a été arrêtée le 6 juin après avoir été interrogée pendant plusieurs mois par des gardiens de la révolution. Elle est détenue dans la prison d’Evin à Téhéran ; elle ne peut communiquer ni avec sa famille ni avec un avocat, et est probablement en détention à l’isolement. Cette femme est une prisonnière d’opinion.
Homa Hoodfar, qui est de nationalité irano-canadienne et une éminente professeure d’anthropologie à l’Université Concordia de Montréal, au Canada, a été arrêtée le 6 juin à Téhéran après avoir été convoquée verbalement au bureau du procureur à la prison d’Evin, à Téhéran. Elle s’est rendue à la prison avec son avocat, qui n’a pas été autorisé à l’accompagner quand des gardiens de la révolution l’ont emmenée avec eux pour l’interroger. Quand son avocat a demandé à la voir, au bout de plusieurs heures, des responsables de la prison lui ont dit de rentrer chez lui ; ils lui ont expliqué qu’il n’était plus autorisé à la voir car elle était « détenue pour des raisons de sécurité ». Toutes les tentatives ultérieures de ses proches et de son avocat pour la voir, notamment pour lui donner des effets personnels tels que des vêtements et des médicaments, ont été repoussées par les autorités. On est sans nouvelles d’elle depuis son arrestation mais Amnesty International pense qu’elle est détenue à la section 2-A de la prison d’Evin, qui est sous le contrôle des gardiens de la révolution, car c’est généralement ainsi que les choses se passent pour les détenus de ce type.
Homa Hoodfar, qui possède également la nationalité irlandaise, s’était rendue en Iran le 11 février principalement pour rendre visite à sa famille mais aussi pour mener des recherches historiques sur la participation des femmes aux élections depuis 1906. Dans la soirée du 9 mars, la veille du jour où elle devait quitter l’Iran, des agents de l’unité de contre-espionnage des gardiens de la révolution ont fait une descente chez elle et confisqué ses effets personnels, notamment ses trois passeports, son téléphone portable et son ordinateur. Dès le lendemain et jusqu’à son arrestation, le 6 juin, elle a reçu sur son téléphone fixe de nombreux appels de responsables des gardiens de la révolution et a été convoquée pour des interrogatoires. Au cours de ces interrogatoires, pour lesquels elle n’a pas été autorisée à bénéficier de l’assistance d’un avocat, on lui a posé des questions au sujet des courriels trouvés sur son ordinateur. Ceux qui l’on interrogée lui ont également posé des questions telles que : « Êtes-vous féministe ? » et « Qu’est-ce que le féminisme ? »
Homa Hoodfar souffre d’une pathologie neurologique appelée myasthénie grave, une maladie auto-immune qui affecte les nerfs et les muscles et qui entraîne une faiblesse de certains muscles. Ses proches n’ont pas été autorisés à lui apporter les médicaments dont elle a besoin pour contrôler les symptômes de sa maladie.