Ahmed Adeeb a été le vice-président des Maldives de juillet à novembre 2015, lorsqu’il a dû quitter ses fonctions après l’adoption d’une motion de défiance au Parlement des Maldives. Il a été arrêté quelques jours plus tard après avoir été accusé de tentative d’assassinat sur le président de l’époque, de détention d’armes et de sept autres charges de malversations financières.
Il a été condamné à 33 ans de réclusion pour tentative d’assassinat sur l’ancien président et pour détention d’armes. Il a ensuite été placé à l’isolement pendant trois ans. Ahmed Adeeb a recouvré la liberté en 2019, lorsque la Cour suprême a annulé ses déclarations de culpabilité, et le tribunal pénal a abandonné en juillet 2020 d’autres charges retenues contre lui.
Il s’est dit inquiet pour sa santé après s’être vu refuser des soins en prison en 2016. Selon des professionnels de la santé, les soins dont il a besoin ne sont toujours pas prodigués aux Maldives, et il doit se rendre à l’étranger pour en bénéficier. Depuis son placement en détention le 24 juillet 2020, Ahmed Adeeb se trouve dans une cellule où il n’a pas accès à son appareil bipap, prescrit pour l’apnée du sommeil. Cela fait craindre que ses autres problèmes médicaux ne soient pas pris au sérieux par les autorités, ce qui mettrait sa santé, voire sa vie, en danger.
La règle 24 de l’Ensemble de règles minima des Nations Unies pour le traitement des détenus (Règles Nelson Mandela) dispose que « l’État a la responsabilité d’assurer des soins de santé aux détenus », et tout manquement à cette obligation illustre le mépris du gouvernement pour le droit international relatif aux droits humains, le droit maldivien et la décence humanitaire la plus élémentaire.
Ahmed Adeeb ne peut actuellement pas recevoir la visite de sa famille ni d’avocat·e·s en détention, en raison des restrictions liées à la pandémie de COVID-19.
La condamnation d’Ahmed Adeeb en 2015 s’est inscrite dans une série d’actions en justice engagées contre des dirigeants de l’opposition et d’autres adversaires politiques de l’ancien président Abdulla Yameen. L’affaire la plus médiatisée a été celle concernant l’ancien président Mohamed Nasheed, condamné pour actes de terrorisme à l’issue d’un procès entaché de nombreuses irrégularités en mars 2015. D’autres cas ont suivi durant le coup d’État de février 2018, mais les personnes concernées ont depuis lors été remises en liberté.