Écrire Iran. Saeed Sedeghi exécuté pour une infraction relative a la drogue

Informations complémentaires sur l’AU 165/12, MDE 13/068/2012, 6 novembre 2012

Saeed Sedeghi, commerçant condamné à mort pour une infraction relative aux stupéfiants, a été exécuté le 22 octobre dernier en même temps que neuf autres hommes en Iran.

Dans la matinée du 22 octobre 2012, Saeed Sedeghi et neuf autres hommes, tous condamnés à mort pour des infractions relatives à la drogue, ont été mis à mort à la prison d’Evin, à Téhéran, et ce bien qu’Amnesty International et des spécialistes des droits humains des Nations unies, entre autres, aient appelé les autorités iraniennes à suspendre l’exécution de ces personnes. Les exécutions étaient prévues pour le 11 octobre mais ont été repoussées au 13 octobre. Néanmoins, dans la matinée du 13 octobre, la famille de Saeed Sedeghi a été informée qu’aucun des condamnés n’avait été mis à mort. Les proches de cet homme ignoraient ce qui lui était arrivé et où il se trouvait jusqu’au 21 octobre, date à laquelle ils ont été autorisés à lui rendre une dernière visite.

Ceux-ci ont confié à Amnesty International que Saeed Sedeghi leur avait dit avoir été torturé en prison après que son exécution a été repoussée. Il a notamment été victime d’un simulacre d’exécution. Saeed Sedeghi a ajouté qu’il s’était vu ordonner de faire des « aveux » devant une caméra, mais qu’il avait refusé.

Le 26 mai dernier, cet homme a été jugé de façon inique devant la 30e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran ; il était représenté par un avocat commis d’office, qui n’a eu aucun contact avec lui et qui n’a pas eu accès au dossier de l’affaire avant le procès. À l’issue d’une semaine d’audiences, Saeed Sedeghi a été condamné à mort pour avoir acheté, avec trois autres hommes, 512 kilos de méthamphétamine. Il s’est également vu ordonner de payer une amende de deux millions de rials (environ 130 euros) et sanctionner de 20 coups de fouet pour possession de 21 grammes d’opium et de marijuana. Le 28 juillet, il a été déféré devant la 30e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran, où on lui a demandé de signer un document qui l’informait, semble-t-il, de l’application prochaine de sa peine de mort.

Le 23 octobre, Ahmed Shaheed, Rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits humains en Iran, Christof Heyns, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, et Juan E. Méndez, Rapporteur spécial sur la torture, se sont dit scandalisés par l’exécution de Saeed Sedeghi et de neuf autres individus. Le 12 octobre dernier, ces trois hommes avaient demandé que l’exécution de 11 personnes soit annulée. Ceux-ci ont appelé les autorités iraniennes à « imposer un moratoire officiel à effet immédiat sur l’application de la peine de mort, en particulier dans les affaires relatives aux stupéfiants ».

Majid Sedeghi a été arrêté le 11 octobre 2012 après avoir évoqué le sort de son frère Saeed Sedeghi lors d’entretiens accordés la veille à la BBC Persian et à Voice of America. Bien que son lieu de détention n’ait pas été communiqué immédiatement après son arrestation par des agents de sécurité en civil, sa famille a plus tard appris qu’il était incarcéré à la prison d’Evin. Majid Sedeghi a été libéré sous caution le 15 octobre, mais il risque d’être inculpé de plusieurs infractions et jugé.
Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres du Réseau Actions urgentes. Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.

Ceci est la troisième mise à jour de l’AU 165/12. Pour plus d’informations : http://amnesty.org/fr/library/info/MDE13/066/2012/fr.

Noms : Saeed Sedeghi, Majid Sedeghi

Genre : hommes

Informations complémentaires sur l’AU 165/12, MDE 13/068/2012, 6 novembre 2012

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