Écrire Des étudiants injustement détenus et roués de coups

Ali Younesi et Amirhossein Moradi

Pour AGIR : copiez-collez le modèle de lettre ci-dessous en l’adressant au responsable du pouvoir judiciaire
Gholamhossein Mohseni Ejei via l’e-mail suivant : iranemb.bru@mfa.gov.ir et à l’ambassade d’Iran à Bruxelles, à l’adresse email suivante : secretariat@iranembassy.be

Mettez-nous en copie caché (Cci) : action@amnesty.be afin de pouvoir évaluer le nombre d’envois !

Vous pouvez aussi personnaliser votre email avant de l’envoyer, cela augmentera la probabilité qu’il arrive dans la boîte de réception du Procureur général. Veillez à ce que votre courrier électronique soit respectueux et persuasif - n’utilisez pas de langage haineux. Expliquez que vous suivrez de près cette campagne et que vous en parlerez à d’autres personnes.

Ali Younesi et Amirhossein Moradi, deux étudiants iraniens détenus arbitrairement depuis le 10 avril 2020, sans avoir été jugés, dans la section 209 de la prison d’Evin (Téhéran), risquent d’être déclarés coupables de fausses accusations passibles de la peine capitale à l’issue d’une procédure manifestement inique.

Des agents du ministère du Renseignement les ont battus et maintenus à l’isolement de manière prolongée dans des conditions de détention très dures pour leur arracher des « aveux » forcés.

Ce sont des prisonniers d’opinion, pris pour cible pour avoir exercé leur droit à une vie de famille.

Ali Younesi et Amir Hossein Moradi sont des étudiants de l’université de technologie de Sharif, à Téhéran, qui ont été distingués par des récompenses. Ali Younesi est lauréat de la médaille d’or et d’argent de l’Olympiade nationale d’astronomie d’Iran et a remporté la médaille d’or 2018 de l’Olympiade internationale d’astronomie et d’astrophysique qui s’est déroulée en Chine. Amir Hossein Moradi a remporté la médaille d’argent de l’Olympiade nationale d’astronomie d’Iran.

Le 10 avril 2020, Ali Younesi a été arrêté dans la rue par des agents du ministère du Renseignement après avoir quitté les locaux de l’université. Plus tard dans la journée, 12 agents l’ont amené, menotté, à son domicile familial – il avait le front entaillé d’une blessure ouverte, le visage en sang et des blessures sur le corps. Les agents ont fouillé les lieux sans présenter de mandat, puis sont repartis avec lui.

Le 6 mai 2020, Gholamhossein Esmaili, alors porte-parole du pouvoir judiciaire, a affirmé lors de sa conférence de presse hebdomadaire que deux étudiants - allusion manifeste à Ali Younesi et à Amirhossein Moradi ¬ avaient été appréhendés pour avoir été en contact avec des groupes « contre-révolutionnaires ». Il a utilisé un terme péjoratif pour désigner l’un de ces groupes (l’Organisation des moudjahidin du peuple d’Iran) et n’a apporté aucune preuve pour étayer ses accusations. Réagissant dans une vidéo publiée le jour même sur les réseaux sociaux, la sœur d’Ali Younesi, Aida Younesi, a déclaré : « après 26 jours de détention au cours desquels vous avez causé à mon frère [Ali] des préjudices dont on ne connaît même pas la nature exacte, vous venez porter ces accusations ridicules. »

En réponse aux propos du porte-parole selon lesquels des « engins explosifs » avaient été découverts chez les étudiants, Aida Younesi a ajouté que des responsables des services de sécurité les avaient assurés qu’ils n’avaient rien trouvé de suspect après avoir fouillé le domicile d’Ali Younesi. En outre, les jours qui ont suivi l’arrestation d’Ali Younesi, sa famille s’est entendu dire régulièrement qu’il allait bientôt être libéré.

Le 13 juillet 2020, sans préavis et sans que des avocats soient présents, des agents du ministère du Renseignement ont emmené Ali Younesi et Amirhossein Moradi dans les locaux du parquet et des autorités judiciaires de Téhéran aux fins d’interrogatoire, en vue d’amener les deux étudiants à faire des « aveux » forcés, ce à quoi ils se sont refusés. Les interrogatoires ont eu lieu en présence du vice-président de l’université de technologie de Sharif, de deux professeurs de l’université et de représentants étudiants de cet établissement.

Le 20 novembre 2020, le Haut conseil iranien des droits humains, qui dépend du pouvoir judiciaire, a écrit au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme : « le susnommé [Ali Younesi] n’a – en aucun cas – subi des contraintes visant à l’amener à des aveux. Il a été temporairement détenu dans la section 209 du Centre de détention d’Evin ; cependant, compte tenu de l’âge du susnommé et de sa non-coopération avec les autres détenus, il a été transféré dans une prison ordinaire ». Or, les investigations menées par Amnesty International ont montré que des agents des services de renseignement avaient tenté à maintes reprises d’obtenir des « aveux » forcés d’Ali Younesi, comme cela avait notamment été rapporté dans les médias contrôlés par l’État en juillet 2020, et qu’il était toujours détenu arbitrairement dans la section 209, malgré les demandes formulées par son avocat et sa famille en vue d’obtenir son transfert dans le quartier ordinaire.

Cela fait longtemps que les autorités iraniennes s’en prennent aux membres de la famille de personnes qui ont ou sont souçonnées d’avoir des liens avec l’Organisation des moudjahidin du peuple d’Iran. Après les émeutes qui ont éclaté au lendemain des élections de juin 2009 en Iran, les autorités ont notamment arrêté des personnes dont des proches entretenaient ou avaient entretenu des liens avec des groupes d’opposition, dont cette organisation. Pour obtenir plus d’informations, veuillez consulter le document intitulé From Protest to Prison. Parmi les personnes arrêtées en 2009 figure la prisonnière d’opinion Maryam Akbari Monfared, qui purge une peine de 15 ans de prison à la suite d’une ingérence arbitraire dans sa vie privée, au sein de sa famille et dans sa correspondance, motivée par le fait qu’elle avait appelé à plusieurs reprises et rendu visite une fois à des proches qui étaient membres de l’Organisation des moudjahidin du peuple d’Iran (cliquez ici pour obtenir plus d’informations).

À partir du 11 janvier 2020, des manifestations ont eu lieu un peu partout en Iran, après que les autorités eurent admis que les pasdaran (Gardiens de la révolution) avaient tiré des missiles sur un avion de ligne ukrainien dans l’espace aérien iranien, tuant les 176 personnes qui se trouvaient à bord. Les actions de protestation ont rapidement pris de l’ampleur, des manifestants scandant des slogans hostiles au régime et appelant à une réforme du système politique du pays, notamment à un référendum constitutionnel et à l’abolition du régime de la République islamique.

Amnesty International a rassemblé des informations montrant que les forces de sécurité, en réponse à ces manifestations, avaient tiré des plombs pointus au moyen d’armes à air comprimé, d’ordinaire utilisées pour la chasse, sur des manifestants et manifestantes pacifiques, causant des saignements et des blessures douloureuses. Elles ont aussi eu recours à des balles en caoutchouc, du gaz lacrymogène et du gaz poivre pour disperser les protestataires, leur ont donné des coups de pied, de poing et de matraque et ont procédé à des arrestations arbitraires. Pour en savoir plus, voir https://www.amnesty.org/fr/latest/news/2020/01/iran-scores-injured-as-security-forces-use-unlawful-force-to-crush-protests/

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