Écrire Venezuela. Leopoldo López, dirigeant de l’opposition, injustement condamné

Leopoldo López, dirigeant de l’opposition, a été condamné à 13 ans et neuf mois d’emprisonnement. Cet homme est un prisonnier d’opinion et doit être libéré immédiatement et sans condition.

Le 10 septembre 2015, Leopoldo López a été déclaré coupable d’incitation à la violence lors d’une manifestation antigouvernementale organisée le 12 février 2014, et sanctionné de 13 ans et neuf mois d’emprisonnement pour conspiration, incitation à commettre une infraction, incendie volontaire et dégradation de biens publics.

Cet homme, qui dirige le parti d’opposition Voluntad Popular (« Volonté populaire »), est maintenu en détention depuis le 18 février 2014 au Centre national des accusés militaires, prison militaire située à Los Teques à la périphérie de Caracas, la capitale du pays. Aucun motif valable n’a été invoqué pour les charges retenues contre lui, et la peine de prison prononcée à son encontre est visiblement motivée par des raisons politiques.

En août 2014, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a déclaré que la détention de Leopoldo López était injuste, et le haut-commissaire aux droits de l’homme a exhorté les autorités vénézuéliennes à le remettre en liberté sans délai.

Christian Holdack, Demian Martín et Ángel González, qui ont été jugés en même temps que cet homme, ont eux aussi été déclarés coupables mais n’ont pas été condamnés à des peines de prison.

Les opinions dissidentes ne sont pas respectées au Venezuela. Les personnalités politiques de l’opposition sont la cible d’accusations motivées par des considérations politiques et les défenseurs des droits humains font régulièrement l’objet d’agressions, ainsi que de campagnes de diffamation et de manœuvres d’intimidation émanant des plus hautes autorités, qui cherchent à faire taire les détracteurs des lois et des politiques gouvernementales, qu’ils soient directement visés ou non.

Daniel Ceballos – ancien maire de San Cristóbal, dans l’État de Táchira, et membre de Voluntad Popular – a été arrêté le 19 mars 2014 en raison de son implication présumée dans les manifestations antigouvernementales. En août dernier, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a dénoncé le caractère injuste de son incarcération. Sur la base de cet avis, le haut-commissaire aux droits de l’homme a demandé aux autorités vénézuéliennes de libérer cet homme sans délai. Daniel Ceballos est jugé pour rébellion civile et conspiration en vue de commettre une infraction, mais aucun élément ne vient étayer ces accusations, ce qui laisse penser que son arrestation était motivée par des raisons politiques. Cet homme est actuellement assigné à résidence, mesure qui lui a été accordée pour des raisons médicales, celui-ci ayant besoin de se remettre des conséquences d’une grève de la faim qu’il a menée pendant 20 jours.

Antonio Ledezma, maire de Caracas, a été placé en détention le 19 février dernier dans des circonstances qui suggèrent que cette arrestation est motivée par des considérations politiques. Selon l’Association des maires vénézuéliens, fin février 2015, 33 des 73 maires appartenant à des partis de l’opposition faisaient l’objet de procédures judiciaires. Antonio Ledezma a été assigné à résidence le 1er mai, après avoir subi une intervention chirurgicale.

Le 21 août, le président vénézuélien est apparu en direct à la télévision et a critiqué le Programme vénézuélien d’éducation et d’action en faveur des droits humains (PROVEA) et son ancien directeur. Le 13 mai dernier, le président de l’Assemblée nationale a rendu publiques des informations concernant les déplacements du directeur de cette ONG lors de l’émission télévisée hebdomadaire « Con el Mazo Dando » de Diosdado Cabello, qui remet régulièrement en cause le travail des défenseurs des droits humains et révèle où ils se trouvent.
Lors des manifestations organisées entre février et juillet 2014 pour soutenir ou dénoncer l’action gouvernementale, le recours à une force excessive et les affrontements entre forces de l’ordre, manifestants antigouvernementaux et groupes armés soutenant le gouvernement ont fait au moins 43 morts – dont six membres des forces de sécurité – et 878 blessés – dont environ 300 membres des forces de sécurité. Certaines personnes ont été victimes de torture et d’autres mauvais traitements.
Par ailleurs, 3 351 individus ont été appréhendés. Si la plupart ont été relâchés, selon les chiffres officiels, 507 d’entre eux risquent d’être jugés pour leur implication présumée dans les violences commises lors des manifestations. Au moins 20 civils sont toujours incarcérés. Après avoir étudié les informations présentées par le ministère public au sujet de plusieurs personnes maintenues derrière les barreaux, Amnesty International a pu confirmer le caractère arbitraire de certaines détentions. Dans cinq des cas examinés par l’organisation, les détenus risquent d’être jugés malgré l’absence d’éléments à charge crédibles. C’est le cas de Rosmit Mantilla – militant en faveur des droits des lesbiennes, des gays et les personnes bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) et membre de Voluntad Popular – qui est en détention en attendant son procès depuis le 2 mai 2014. Amnesty International craint que d’autres personnes appréhendées dans le cadre de ces événements soient incarcérées arbitrairement.

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