Mohamed Faisal Abu Sakha, artiste et enseignant de cirque palestinien, a été libéré le 30 août de la prison de Ketziot, en Israël. Il a passé près de deux ans en détention administrative sans inculpation ni jugement. Il a retrouvé sa famille à Jénine, dans la Cisjordanie occupée.
Le 30 août, l’artiste et enseignant de cirque palestinien Mohamed Faisal Abu Sakha a été libéré de la prison de Ketziot, en Israël, après avoir passé 625 jours en détention administrative sans inculpation ni jugement. Le 12 juillet, une cour d’appel militaire israélienne avait ordonné qu’il soit libéré à cette date, à la veille de la fête de l’Aïd el Kébir, célébrée cette année le 1er septembre. Addameer, une organisation non gouvernementale palestinienne qui défend les droits des prisonniers et dont l’avocat Mahmoud Hassan a représenté Mohamed Faisal Abu Sakha, était à l’origine de l’appel. Mohamed Faisal Abu Sakha a désormais retrouvé sa famille dans la Cisjordanie occupée.
Mohamed Faisal Abu Sakha avait été arrêté le 14 décembre 2015 dans la Cisjordanie occupée par des militaires israéliens, alors qu’il s’apprêtait à passer un poste de contrôle de l’armée israélienne pour se rendre au travail, à l’École du cirque de Palestine. Le 25 décembre 2015, il a été placé en détention administrative pour une période de six mois, renouvelée à deux reprises. Le 12 juin 2017, il a été placé de nouveau en détention administrative pour une durée de trois mois, écourtée en appel. Le parquet militaire a maintenu qu’il s’était livré à des activités illégales avec le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, un parti de gauche interdit disposant d’une branche armée), sans pour autant fournir la moindre information quant à ces activités.
Cet homme de 26 ans a nié les accusations portées contre lui. Il a été détenu en Israël, en violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève, qui dispose que les détenus issus de la population d’un territoire occupé doivent être maintenus sur ce territoire.
Le 6 septembre, Mohamed Faisal Abu Sakha a parlé à des représentants d’Amnesty International et a adressé le message de remerciement suivant à toutes les personnes qui ont agi en sa faveur : « Je vous aime tous ! J’ai l’impression de faire partie de vous tellement vous vous êtes mobilisés pour moi [...]. Je veux remercier chacun et chacune de vous individuellement. J’ai passé des jours sur Facebook sans savoir quoi écrire. Les mots me manquent. »
Sur sa page Facebook, Mohamed Faisal Abu Sakha a écrit à toutes les personnes qui l’ont soutenu : « Du fond du cœur, je voudrais remercier tous ceux et celles qui m’ont défendu, par un mot, une photo, une idée, un message ou un sentiment, alors que je me trouvais dans les geôles de l’occupant israélien. Merci pour toutes les campagnes et tous les efforts visant à faire cesser la détention administrative. »
S’adressant à Amnesty International, il a ajouté qu’il avait hâte de retourner enseigner à l’École du cirque de Palestine, où il se consacre aux enfants présentant des difficultés d’apprentissage. Il a précisé qu’il aurait ainsi la sensation d’avoir pleinement retrouvé sa vie. « L’école du cirque est un endroit où nous renouons avec notre humanité », a-t-il expliqué à Amnesty International. « L’École du cirque de Palestine, à laquelle j’appartiens, aide beaucoup nos enfants à prendre confiance en l’avenir et en la liberté », a-t-il déclaré sur Facebook.
Merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.