« Nous avons reçu des lettres, j’avais très hâte de les ouvrir, j’ai lu chaque mot »

Yuan Weijing est la femme du prisonnier d’opinion et défenseurs des droits humains Chen Guangcheng. Elle a écrit à Amnesty, ses membres et sympathisants une lettre de remerciements et nous donne quelques nouvelles sur la santé de son mari. Cette lettre nous montre à quel point une action collective en faveur des cas individuels est cruciale et efficace.

Chers amis d’Amnistie internationale, je vous salue !

Merci beaucoup pour vos efforts et votre souci réconfortant pour Chen Guangcheng et toute notre famille ! En avril dernier, nous avons reçu des douzaines de lettres venant d’amis chez Amnistie internationale. J’avais très hâte de les ouvrir. J’ai lu chaque mot et j’étais vraiment enchantée de recevoir toutes vos salutations et meilleurs voeux. Pour être bien honnête, je n’ai pas pu saisir le sens exact de chaque phrase, mais j’ai utilisé un dictionnaire de langue anglaise et j’ai réussi à presque tout comprendre. Plusieurs amis parmi vous ont écrit des choses telles que ceci :

J’admire votre courage et force morale. J’espère que vous serez très bientôt réunifié avec votre famille ; Je considère que votre emprisonnement est très injuste et triste, vous êtes une inspiration ; Nous pensons à vous et espérons que vous êtes en bonne santé ; Merci d’être la personne que vous êtes – que vous êtes prêt à risquer votre propre vie et liberté pour en sauver d’autres. Mes pensées et prières sont avec vous – Je prie que les anges puissent alléger votre fardeau et que vous puissiez retourner à la maison bientôt.

Et bien davantage de choses également… Tous ces mots et prières qui viennent du fond du cœur sont maintenant imprégnés dans mon cœur. Plusieurs des cartes ont été spécialement choisies : certaines avec des images de colombes de paix, certaines avec des enfants jouant librement et d’autres avaient été faites à la main avec des images dessinées démontrant le souci pour nous. Il y avait même des cartes de souhaits provenant d’enfants qui n’avaient que 10 ou 11 ans. Ils avaient dessiné des visages souriants sur les cartes de même que des arbres de Noël avec « Joyeux Noël ! Meilleurs vœux pour la période des Fêtes et j’espère que vous pourrez quitter la prison prochainement… ». J’ai été surprise lorsque j’ai vu l’écriture des enfants – ils sont si jeunes, comment ont-ils appris au sujet de notre situation ? Comment pouvaient-ils avoir une si grande compassion, compréhension et un tel souci pour des gens à l’autre bout du monde ? Je ne connais pas vraiment les réponses à ces questions, mais je suis remplie de gratitude.

Lorsque j’ai visité Guangcheng en mai, je lui ai appris au sujet de ces cartes pleines de souhaits et de meilleurs vœux venant d’amis de partout à travers le monde. Il était très heureux. Il a dit qu’il n’avait pas reçu une seule lettre en prison. Il m’a demandé de vous dire qu’il est très heureux et reconnaissant d’avoir tellement d’amis qui se soucient de lui et le supportent, et qu’il n’abandonnera jamais son combat pour la vérité.

Récemment j’en ai reçu environ 200 de plus que des amis d’Amnistie internationale avaient écrit à Guangcheng et à moi. Même sans considérer le contenu, simplement jeter un regard sur la pile de lettres tellement haute m’a beaucoup touchée. J’ai maintenant fini de lire toutes les lettres ; J’espère vraiment que vos bénédictions et meilleurs vœux deviendront réalité très bientôt. J’aimerais beaucoup répondre à toutes vos lettres individuellement et de rester en contact avec vous, mais ceci est très compliqué. D’abord mon anglais est très limité, et en second lieu, ma liberté de communiquer est toujours restreinte. J’ai entendu dire qu’il y avait possiblement d’autres gens qui avaient écrit des lettres que nous n’avions possiblement toujours pas reçues.

Au moment d’écrire ces lignes, la situation de Guangcheng en prison n’est pas très bonne. Premièrement, à la mi-juin il a été sévèrement battu par 6 ou 7 détenus. Deuxièmement, il n’a aucune opportunité de lire ou d’écrire. La prison n’a même pas un seul livre en Braille et ils ne nous permettent pas de lui en envoyer, même pas un stylo pour écrire en Braille, à Guangcheng. Ils ont dit que c’était parce qu’ils ne comprennent pas le Braille et qu’ils ne peuvent pas inspecter le contenu des livres ou de ses écrits. Éventuellement, nous avons demandé si nous pouvions au moins envoyer une radio à Guangcheng, mais même cette requête a été rejetée. Sous ces conditions, je crois que Guangcheng est victime non seulement d’un sérieux tort physique, mais il pourrait aussi développer des problèmes psychologiques. J’espère donc pouvoir lui remettre certaines des dernières lettres, et que vous, nos chers amis, continuerez de lui écrire. S’il peut les recevoir, je suis certaine que ça l’encouragera énormément.

Enfin, j’aimerais transmettre encore une fois les remerciements de ma famille à vous tous pour votre souci et votre support ! J’espère que nos efforts communs de diverses manières pour aider Guangcheng l’aideront à regagner sa liberté très bientôt.

Mes chers amis, je vous souhaite tous de la santé, de la chance dans votre travail et une vie familiale heureuse !

Yuan Weijing

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