Début juin, des délégués d’Amnesty International se sont rendus dans la ville de San Salvador Atenco (État de Mexico).
L’équipe de recherche s’est entretenue avec des personnes qui avaient été touchées par les opérations de police menées les 3 et 4 mai à la suite de manifestations organisées en faveur de vendeurs de fleurs ambulants dans la municipalité voisine de Texcoco. Ces opérations s’étaient soldées par le placement de 211 personnes en garde à vue ; nombre d’entre elles avaient été torturées ou soumises à d’autres formes de mauvais traitements.
Amnesty International a également recueilli le témoignage de certaines des 23 femmes qui ont affirmé que des policiers de l’État de Mexico leur avaient infligé des violences sexuelles lors de leur transport vers la prison (cf. AU 122/06, AMR 41/024/2006 du 5 mai 2006 et suivante). Des délégués ont également visité la prison d’État, dans laquelle 28 des personnes arrêtées se trouvent encore en détention provisoire. Les témoignages recueillis confirment nombre des atteintes aux droits humains rapportées dans l’AU et sa mise à jour.
Lors de rencontres avec des représentants de l’État de Mexico à Toluca, capitale de cet État, Amnesty International s’est dite vivement préoccupée par les violations des droits humains commises pendant l’opération de police et le peu de détermination dont les autorités faisaient preuve pour enquêter avec efficacité sur ces violences. L’organisation a également évoqué des cas individuels, notamment celui d’Arnulfo Pacheco, un détenu âgé atteint d’une maladie dégénérative qui réduit considérablement sa mobilité. La police affirme qu’il a participé à la prise en otage de policiers durant la manifestation, alors que son état de santé le lui aurait interdit. Arnulfo Pacheco a été en outre violemment battu par la police, qui refusait de croire qu’il ne pouvait marcher sans aide. Quelques jours après la visite d’Amnesty International, un juge a conclu qu’il était physiquement incapable d’avoir commis les faits qui lui était reprochés et a ordonné sa libération. La famille d’Arnulfo Pacheco a remercié Amnesty International pour son aide.
Lors de leur visite à Atenco, des délégués ont pu constater que des posters reproduisant des articles de presse sur l’Action urgente lancée par Amnesty International avaient été affichés sur l’un des principaux bâtiments de la place principale, afin d’illustrer la préoccupation que les violations des droits humains commises avaient suscitée à l’étranger. De nombreux personnes ont exprimé leur reconnaissance à Amnesty International pour l’intérêt que l’organisation leur avait porté et l’action qu’elle avait lancée en leur faveur.
Amnesty International publiera cette année un rapport sur certaines des femmes qui ont subi des atteintes sexuelles.