Amnesty International se félicite de la libération d’un ancien policier détenu sans inculpation en Irak depuis plus de deux ans, parce qu’il était soupçonné d’entretenir des liens avec des groupes armés.
Qusay Abdel Razaq Zabib a été relâché du poste de police de Tikrit, dans le nord de l’Irak, le 30 décembre, plus d’un mois après que sa remise en liberté eut été ordonnée.
Lors d’un entretien avec Amnesty International mercredi 5 janvier, Qusay Abdel Razaq Zabib a confirmé sa libération sans inculpation et déclaré qu’il n’avait pas été torturé ni maltraité au cours de sa détention au poste de police de Tikrit ces dernières semaines.
« Tout en nous réjouissant de la remise en liberté de Qusay Abdel Razaq Zabib, nous déplorons qu’elle fut si tardive, a indiqué Malcolm Smart, directeur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord d’Amnesty International.
« Après plus de deux ans en détention sans avoir été jugé ni même inculpé, il était grand temps qu’il soit relâché et puisse retrouver sa famille. »
Qusay Abdel Razaq Zabib était policier dans le village d’Uwaynat, près de Tikrit, lorsqu’il a été arrêté par des soldats américains en juillet 2008. Les autorités le soupçonnaient de collaborer avec des groupes armés opposés au gouvernement irakien et à la présence des troupes américaines en Irak.
Il a été maintenu en détention par les forces américaines au Camp Taji, jusqu’à ce que l’armée américaine transfère le contrôle de cette prison et de ses détenus au gouvernement irakien, en mars 2010.
Avant ce transfert de responsabilité, les autorités américaines avaient recommandé à leurs homologues irakiens de le libérer. Toutefois, il a été maintenu en détention par les autorités irakiennes jusqu’en novembre 2010, avant d’être transféré du Camp Taji à un poste de police de Tikrit.
Ce transfert au poste de Tikrit semblait devoir présager de sa libération, mais il y a été retenu pendant plusieurs semaines.
Il a d’abord été avancé que Qusay Abdel Razaq Zabib était maintenu en détention parce que la Direction de l’antiterrorisme de Najaf recherchait quelqu’un portant le même nom. Toutefois, sa famille a pu obtenir un certificat indiquant qu’il n’était pas l’homme recherché.
Amnesty International craignait que Qusay Abdel Razaq Zabib ne soit victime d’actes de torture ou d’autres mauvais traitements pendant sa détention au poste de police et que les personnes qui le retenaient ne cherchent à extorquer une rançon avant de le libérer.
Sa libération intervient après qu’Amnesty International a porté une attention toute particulière à son cas – représentatif de nombreuses autres affaires de détention prolongée sans inculpation ni jugement en Irak – dans le cadre de sa campagne lancée en septembre 2010 contre ce type d’atteintes aux droits humains.
Lorsqu’il s’est entretenu avec Amnesty International mercredi 5 janvier, Qusay Abdel Razaq Zabib a remercié l’organisation pour avoir fait campagne en faveur de sa libération et lui a fait part de son intention de suivre une formation dans une académie de police de Bagdad et de reprendre son ancien travail de policier.