AMR 19/013/2007
Informations complémentaires sur l’AU 42/07 (AMR 19/005/2007, 16 février 2007) et sa mise à jour (AMR 19/007/2007, 5 mars 2007)
Privation de nourriture / Préoccupations pour la santé
BRÉSIL : De très nombreuses personnes appartenant à la communauté indigène guarani-kaiowá de Dourados
2 mai 2007
La distribution de colis alimentaires d’urgence dans la réserve indigène de Dourados s’est poursuivie, et les autorités mettent actuellement en place des mesures pour améliorer la situation dans la région. Réagissant à l’Action urgente d’origine, le ministère de la Santé a nié que la malnutrition ait été à l’origine de la mort de plusieurs personnes dans la réserve, ce qui contredit totalement l’avis d’un médecin travaillant pour la Fundação Nacional de Saúde (FUNASA, Fondation nationale pour la santé), qui a soigné les nourrissons.
La FUNASA a indiqué que dans l’un des trois cas, la mort de l’enfant n’était pas le résultat de la malnutrition, comme l’avait rapporté la presse, mais d’un défaut de soins de la part des parents. Des organisations non gouvernementales qui interviennent dans la réserve de Dourados ont cependant déclaré que cette mort s’inscrivait de toute évidence dans le contexte de grande pauvreté et de misère sociale dans lequel vivent les Guaranis-Kaiowás
Le tollé suscité par la mort d’enfants indigènes a pesé sur la politique du gouvernement.
Les services du ministère public au niveau fédéral ont organisé, le 28 mars, une rencontre entre des dirigeants indigènes, des anthropologues, des militants et les autorités fédérales afin de trouver une solution à la « crise humanitaire » constatée actuellement dans l’État de Mato Grosso do Sul. Les participants ont discuté de la manière de maintenir la distribution des colis de nourriture et se sont accordés sur le fait que la seule solution durable passait par l’accélération du processus d’identification et de démarcation des terres indigènes. « C’est par la terre que l’on combat la faim » a déclaré un membre de la communauté guarani, Ambrósio Vilalba.
Le 19 avril, qui est la Journée de l’Indien au Brésil, le président Luiz Inácio Lula da Silva a promis la création d’une commission interministérielle sur la situation dans la réserve de Dourados. Cette instance doit permettre une meilleure coopération entre les organes fédéraux, tels que la Fundação Nacional do Indio (FUNAI, Fondation nationale de l’Indien), la FUNASA et les ministères. Des élus à la Chambre fédérale des députés ont par ailleurs réclamé une enquête parlementaire sur les morts intervenues dans la réserve de Dourados en raison de la malnutrition.
Le même jour, le tout nouveau président de la FUNAI, Márcio Meira, a déclaré dans une interview accordée à une chaîne de radio que le problème de la malnutrition dans la réserve était « extrêmement grave ». Le gouvernement fédéral et les autorités de l’État ont mis en œuvre récemment une action coordonnée qui a certes réduit le risque de malnutrition, a-t-il déclaré, mais « les terres des Guaranis-Kaiowás sont restreintes et précaires » et le problème dans la réserve est « beaucoup plus complexe ».
La réserve indigène de Dourados subit toujours les conséquences néfastes des problèmes endémiques que sont la pauvreté, le surpeuplement et la misère sociale. La FUNASA a fait savoir qu’un nouveau nourrisson était mort dans la réserve. Âgé de six semaines, Anderson Amarilha est décédé le 25 avril dans le village de Bororó, des effets combinés de la malnutrition, d’une déshydratation et d’une gastro-entérite.
Amnesty International espère que les mesures mises en place vont empêcher de nouvelles morts. L’organisation continuera de surveiller la situation. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du Réseau Actions urgentes. Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.
Communication Mars-Avril 2007
Nous rappelons aux nouveaux inscrits qu’à tout moment vous pouvez retrouver, entre autres choses, le B.A BA du participant aux actions urgentes (AU), des informations sur la genèse d’une AU, des indications sur comment écrire, comment aborder une AU, et bien d’autres précisions sur cette technique d’action chère à Amnesty, ici :
http://www.amnestyinternational.be/doc/rubrique822.html
Les récentes bonnes nouvelles
République Démocratique du Congo : l’ordre illégal d’arrêter l’avocat Joseph Dunia Ruyenzi a été annulé le 23 février. Au tribunal, le procureur général de Goma, qui avait introduit le recours au nom de Maître Dunia, a cité l’Action urgente lancée par Amnesty International comme un exemple de l’indignation de la communauté internationale devant l’ordre de faire arrêter l’avocat. Joseph Dunia Ruyenzi tient à remercier les membres d’Amnesty International qui se sont mobilisés pour lui (réf : AFR 62/007/2007).
Pakistan. Samiullah Baloch a été relâché de prison le 10 décembre 2006 après plusieurs mois de détention, de torture et de cellule d’isolement pour avoir eu le malheur d’être le frère du sénateur et secrétaire à l’information du Parti national du Baloutchistan. Celui-ci a écrit aux militants d’Amnesty pour les remercier de leurs appels : « Je suis particulièrement touché par l’action d’Amnesty International en faveur de mon frère et vous remercie du fond du coeur pour votre mobilisation et vos efforts qui ont mené à sa libération. »