Le 22 juillet 2020, le chamane sibérien Alexandre Gabychev a été libéré du Dispensaire neuropsychologique de la République de Iakoutie, où il avait été interné de force le 12 mai. Le 21 juillet, ses avocats ont réussi à obtenir la réalisation d’un examen psychologique et psychiatrique d’Alexandre Gabychev, à la suite duquel la commission médicale du Dispensaire neuropsychologique de la République de Iakoutie a décidé de sa sortie.
Alexandre Gabychev a été pris pour cible parce qu’il a ouvertement critiqué les autorités. En 2019, il a acquis une certaine notoriété en entamant un périple à pied entre Iakoutsk, dans l’est de la Sibérie, et Moscou, car il disait vouloir « chasser » le président Vladimir Poutine du Kremlin. Son périple a été stoppé de façon illégale par la police en septembre 2019, et il a été contraint de retourner à Iakoutsk.
Le 12 mai 2020, la police antiémeute et plusieurs professionnels de santé sont entrés chez lui de force et l’ont emmené au Dispensaire neuropsychologique de la République de Iakoutie au prétexte qu’il avait refusé de subir un test diagnostic du COVID-19. Selon son avocat, Alexandre Gabychev a été forcé de signer un formulaire indiquant qu’il consentait à être hospitalisé pour une période d’observation de deux semaines.
Alexandre Gabychev a été testé négatif au COVID-19 et le 29 mai, il a demandé à être remis en liberté. Cependant, une commission médicale a rapidement été réunie et a conclu qu’il représentait « un danger pour lui-même et pour autrui ». Le directeur du dispensaire a cherché à obtenir l’aval du tribunal municipal de Iakoutsk pour la prolongation de l’internement d’Alexandre Gabychev en affirmant que ce dernier souffrait d’une « surestimation de soi » et qu’il avait exprimé des idées visant à « nuire au gouvernement ».
Le 2 juin, le tribunal a approuvé l’internement forcé d’Alexandre Gabychev en établissement psychiatrique pour une durée indéterminée.
L’internement forcé d’Alexandre Gabychev dans un établissement psychiatrique constituait un cas de psychiatrie punitive et une violation flagrante de ses droits à la liberté de sa personne et à la liberté d’expression.
Amnesty International salue sa libération de détention psychiatrique pour une durée indéterminée, qui pourrait être la conséquence de la pression internationale exercée dans cette affaire et de la visibilité qui lui a été donnée.