La peine d’un an d’emprisonnement du militant politique bahreïnite Ebrahim Sharif a été confirmée le 7 novembre par la Cour d’appel. Il reste en liberté, ayant déjà passé un an en prison lorsqu’il a été libéré, le 11 juillet. Le 13 novembre, le ministère public a retenu de nouvelles charges contre lui, qui ont ensuite été abandonnées, le 23 novembre.
Ancien prisonnier d’opinion, Ebrahim Sharif a vu sa peine d’un an d’emprisonnnement confirmée par la Cour d’appel de la capitale, Manama, le 7 novembre. Ebrahim Sharif avait été arrêté le 12 juillet 2015 après avoir fait, à l’occasion d’un rassemblement public, un discours dans lequel il évoquait le besoin de réformes à Bahreïn, soulignait l’engagement de l’opposition politique en faveur de la non-violence et appelait le gouvernement à introduire des réformes économiques essentielles pour éviter l’aggravation de la crise.
Amnesty International a pris connaissance de son discours et peut confirmer qu’il n’y a pas prôné l’usage de la violence. Le 24 février 2016, la Haute Cour criminelle, située à Manama, l’a condamné à un an d’emprisonnement pour « incitation à la haine et au mépris à l’égard du régime », mais l’a acquitté des accusations d’« incitation à renverser le régime en employant la force et des moyens illégaux ». Le ministère public a fait appel de la peine prononcée pour « incitation à la haine et au mépris à l’égard du régime » et de l’acquittement pour les accusations d’« incitation à renverser le régime en employant la force et des moyens illégaux ». Incarcéré dans la prison de Jaww, dans le sud-est de Bahreïn, Ebrahim Sharif a été libéré le 11 juillet, après avoir purgé sa peine.
Le 13 novembre, le ministère public a ouvert une nouvelle procédure contre Ebrahim Sharif, l’inculpant d’« incitation à la haine et au mépris à l’égard du régime » en raison d’un entretien publié l’avant-veille par Associated Press et lié à la visite du prince Charles dans le pays. Au cours de cet entretien, selon les informations recueillies, il a dit craindre que la visite ne soit utilisée pour « dissimuler » les mesures de répression visant actuellement les dissidents à Bahreïn. Il a ajouté que l’opposition, à Bahreïn, était à la fois « flexible et réaliste », et voulait simplement partager le pouvoir avec la monarchie du pays. Cependant, selon lui, les autorités réagissaient à cette revendication par des interdictions de voyager et d’autres formes de harcèlement. Les nouvelles charges contre Ebrahim Sharif ont par la suite été abandonnées, le 23 novembre.
Le 17 novembre, Ebrahim Sharif a été convoqué par le ministère de l’Intérieur pour répondre à des questions sur une visite que lui avait rendue, deux jours plus tôt, un membre du personnel de l’ambassade du Royaume-Uni, et au cours de laquelle ils avaient évoqué les faits nouveaux survenus dans l’affaire le concernant. Il a été remis en liberté sans inculpation.
Amnesty International continuera de suivre l’évolution de la situation d’Ebrahim Sharif.
Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres du Réseau Actions urgentes.
Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.