Un ressortissant suédois détenu dans un lieu tenu secret depuis le 3 janvier pour « mise en danger de la sécurité nationale » a été relâché et expulsé vers la Suède. Sa compagne a également été libérée, et se trouve toujours en Chine.
Peter Dahlin, ressortissant suédois et cofondateur de l’ONG Groupe de travail chinois sur les actions urgentes, a été libéré et expulsé le 25 janvier. Il avait été arrêté à Pékin le 3 janvier alors qu’il se rendait à l’aéroport. Il a été détenu sans pouvoir consulter ses avocats ni communiquer avec sa famille, et a été privé de toute visite consulaire de l’ambassade de Suède dans un premier temps ; il en a finalement reçu une par la suite. Le 19 janvier, l’agence de presse nationale Xinhua (Chine nouvelle) a diffusé une vidéo comportant des « aveux » de Peter Dahlin, dans lesquels il affirmait avoir « enfreint la législation chinoise à travers mes activités ici, [...] causé du tort au gouvernement chinois et [...] blessé le peuple chinois ». Ces « aveux » ont probablement été formulés sous la contrainte.
La compagne de Peter Dahlin, Pan Jinling, a « disparu » le 3 janvier et aurait elle aussi été retenue par les autorités. Elle a désormais été libérée, mais on ignore pour l’instant quelles restrictions vont lui être imposées.
La détention de Peter Dahlin et ses « aveux » adressent une lourde menace aux organisations de la société civile. Elle intervient à un moment où la Chine a promulgué ou élaboré une série de lois et règlements radicaux sous prétexte de renforcer la sécurité nationale. Le projet de loi relatif à la gestion des ONG étrangères est particulièrement préoccupant. En effet, si ce texte est adopté et promulgué dans la version présentée lors d’une consultation publique en mai, il accordera aux autorités – en particulier au ministère de la Sécurité publique et à la police – d’importants pouvoirs discrétionnaires en matière de supervision et de gestion des ONG. Il pourrait donc être utilisé abusivement afin d’intimider et de poursuivre des défenseurs des droits humains et des employés d’ONG. En outre, il restreindrait fortement les droits aux libertés d’association, de réunion pacifique et d’expression.
Un grand merci à toutes les personnes qui ont participé à cette action.
Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres du Réseau Actions urgentes.