Le 30 septembre, Salah Hammouri, avocat franco-palestinien travaillant pour une ONG, a été libéré de la prison de Ketziot, dans le sud d’Israël. Il a passé plus d’un an en détention administrative sans inculpation ni jugement.
Le 30 septembre, l’avocat franco-palestinien et collaborateur d’une ONG Salah Hammouri a été libéré de la prison de Ketziot, dans le sud d’Israël, après avoir passé 378 jours en détention administrative sans inculpation ni jugement. Salah Hammouri travaille comme chercheur de terrain à Jérusalem pour l’organisation palestinienne de défense des droits humains Addameer, qui est basée à Ramallah, en Cisjordanie occupée, et soutient les prisonniers.
D’après Addameer, la libération de Salah Hammouri fait suite à la décision d’un juge israélien qui a refusé de prolonger une nouvelle fois sa détention administrative. Il est désormais rentré chez lui, dans le quartier de Kafr Aqab à Jérusalem-Est (un territoire occupé).
Le 17 août 2017, le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a ordonné le placement de Salah Hammouri en détention administrative pour une durée de six mois. Ce dernier a alors été arrêté au cours d’une descente effectuée dans la nuit du 22 au 23 août 2017 à son domicile de Jérusalem-Est.
Le 5 septembre, date de l’audience pour la confirmation de l’ordre de placement en détention administrative pour six mois, un tribunal de district israélien de Jérusalem a décidé de plutôt rétablir les trois mois qui restaient d’une précédente peine d’emprisonnement qu’il avait purgée à la suite d’une condamnation en 2005. Cependant, le 13 septembre, la Haute Cour de justice d’Israël a statué en faveur du recours engagé par le parquet contre le rétablissement de la peine et approuvé son placement en détention administrative pour six mois. Puis, le 17 septembre, le tribunal de district israélien a confirmé l’ordre de placement en détention administrative prononcé initialement pour six mois, qui a été renouvelé à deux reprises par la même instance, le 5 mars et le 27 juin, à chaque fois pour quatre mois supplémentaires.
En février 2016, les autorités israéliennes ont expulsé la femme de Salah Hammouri, Elsa Lefort, également ressortissante française, et lui ont interdit d’entrer dans les territoires palestiniens occupés et en Israël après l’avoir retenue pendant trois jours dans un centre de détention près de l’aéroport Ben Gourion. Elle et leur enfant de deux ans n’ont pas pu voir Salah Hammouri depuis son arrestation.
Salah Hammouri a parlé à des représentants d’Amnesty International après sa libération et a adressé le message de remerciement suivant à toutes les personnes qui ont agi en sa faveur : « Malgré ma privation de liberté, j’étais sûr que la mobilisation pour mon cas prendrait de l’ampleur. J’étais certain que des personnes qui me soutiennent dans le monde entier se mobiliseraient à nouveau pour dénoncer l’injustice et la détention arbitraire et demander ma libération. »
Il a ajouté : « Cela représentait un véritable espoir pour moi, pour ma famille, pour ma femme et mon fils que je n’ai pas vus depuis plus d’un an. Je vous remercie tous du fond du cœur. Je tiens à vous dire que je serai digne du soutien que vous m’apportez et que je continuerai de combattre l’injustice que nous subissons. Notre liberté n’est pas à vendre, même si nous la payons parfois très cher. Le peuple palestinien, comme tous les autres, devrait vivre librement. Le fait que vous ne comptiez pas abandonner me donne, ainsi qu’à d’autres, énormément de force pour poursuivre notre lutte contre l’occupation. Le soutien et la mobilisation doivent se poursuivre jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens, dont mes collègues d’Addameer Ayman Nasser et Khalida Jarrar, pour lesquels Amnesty International continue de faire campagne. »
Merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.