COMMUNIQUÉ DE PRESSE
ÉFAI
10 décembre 2010
Amnesty International se félicite de l’arrestation d’un ancien officier militaire croate accusé de responsabilité de crimes de guerre commis pendant le conflit armé qui s’est déroulé de 1991 à 1995.
Tomislav Mer ?ep, qui était mentionné par Amnesty International dans un rapport publié le 9 décembre comme une personne dont le cas requérait une attention particulière, a été arrêté à Zagreb dans la matinée du 10 décembre à la demande du procureur général de la République de Croatie.
« L’arrestation de Tomislav Mer ?ep est une bonne nouvelle. Les enquêtes sur les personnes accusées d’implication dans des crimes de guerre ont été lentes, a déclaré Nicola Duckworth, directrice du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.
« La population doit connaître la vérité sur ces événements relativement récents qui ont gâché la vie de nombreuses personnes. Les victimes et leur famille ont besoin d’obtenir justice. Les autorités croates doivent redoubler d’efforts pour enquêter et, le cas échéant, poursuivre tous les responsables présumés de crimes de guerre commis pendant la guerre de 1991-1995. »
Cette arrestation a lieu au lendemain de la publication d’un rapport d’Amnesty International qui appelait la Croatie à accélérer les enquêtes sur les suspects de crimes de guerre et les poursuites engagées contre eux.
Ce rapport, intitulé Behind a Wall of Silence ; Prosecution of War Crimes in Croatia , identifiait Tomislav Mer ?ep comme l’une des personnalités soupçonnées de crimes de guerre.
Parmi les multiples allégations formulées contre cet homme, un membre d’une unité de l’armée a déclaré publiquement que les unités placées sous son commandement avaient agi sur ses ordres en tuant et torturant des civils et en volant leurs biens. Jusqu’à présent, ces allégations n’ont jamais fait l’objet d’une enquête approfondie.
Aux termes du droit international, les officiers de l’armée et les supérieurs hiérarchiques civils sont clairement tenus d’empêcher les crimes, de les sanctionner et de renvoyer les affaires impliquant leurs subordonnés devant les autorités judiciaires.
Une délégation d’Amnesty International est actuellement à Zagreb pour présenter le rapport de l’organisation aux autorités croates et internationales, notamment au président de la République, à la ministre de la Justice, au procureur général de la République et à la délégation de l’Union européenne présente en Croatie.