Le défenseur des droits humains, Mohammed Saleh al Bajadi, a été libéré le 7 avril d’un centre de rééducation où il a passé quatre mois après être sorti de prison en novembre 2015. Il reste sous le coup d’une interdiction de voyager jusqu’en 2020.
Mohammed Saleh al Bajadi, l’un des fondateurs de l’Association saoudienne pour les droits civils et politiques (ACPRA), avait été libéré de la prison d’Al Hair le 29 novembre 2015, au terme d’une peine de quatre ans d’emprisonnement. Il a passé les quatre mois qui ont suivi dans un centre de rééducation destiné aux « terroristes » et aux personnes ayant des « opinions déviantes » et a été libéré le 7 avril 2016.
Le 10 avril 2012, Mohammed al Bajadi avait été condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement, assortie d’une interdiction de voyager d’une durée de cinq ans, à l’issue d’un procès secret devant le Tribunal pénal spécial à Riyadh. Bien que l’acte d’accusation et le jugement n’aient pas été rendus publics, on sait d’après des lettres écrites de sa main que, le 10 avril 2012, le Tribunal pénal spécial, créé pour examiner les affaires liées au terrorisme et aux questions de sécurité, l’a condamné à quatre ans de prison et à une interdiction de voyager subséquente de cinq ans pour avoir participé à la création d’une organisation interdite, entaché l’image de l’État à travers les médias, encouragé les familles de prisonniers politiques à manifester et à organiser des sit-in, contesté l’indépendance du pouvoir judiciaire et possédé des livres interdits.
Il a été arrêté le 21 mars 2011, après avoir manifesté la veille aux côtés de familles de détenus devant le ministère de l’Intérieur, à Riyadh. Pendant sa détention, principalement à la prison d’Al Hair à Riyadh, ses avocats n’ont pas été autorisés à le voir. Ils n’ont pas non plus pu assister aux audiences, qui ont débuté en août 2011, bien qu’ils aient attendu des heures devant le palais de justice. Lors du prononcé du jugement, des militaires en uniforme étaient présents, ainsi qu’un représentant de la Commission nationale des droits humains, mais la date de l’audience n’avait été communiquée ni à la famille, ni aux avocats du prévenu.
Mohammed al Bajadi a été détenu au secret pendant près de 10 mois et aurait passé la plus grande partie de sa détention à l’isolement. Il a observé plusieurs grèves de la faim pour protester contre sa détention. Il a été alimenté de force par perfusion pendant sept mois, bien qu’il ait émis de multiples objections et se soit plaint à maintes reprises d’une douleur à l’estomac, et il n’a pas reçu les soins médicaux nécessaires.
Il a été déferré devant le Tribunal pénal spécial pour être rejugé le 23 octobre 2014. La chambre d’appel n’avait en effet pas confirmé la peine prononcée en première instance, mais n’en avait pas informé Mohammed al Bajadi ni son représentant juridique, et avait renvoyé l’affaire devant la même juridiction en vue d’un nouveau procès. Mohammed al Bajadi n’a appris qu’il serait rejugé que lorsqu’il a été convoqué devant la juridiction de première instance du tribunal pour la première audience, en août 2013. Il a refusé de comparaître sans son avocat, qui a finalement été autorisé à être présent plus d’un an après, en octobre 2014. Les audiences se sont déroulées à huis clos.
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