Bonne nouvelle Une défenseure cambodgienne du droit au logement remise en liberté

Deux Cambodgiennes défendant le droit au logement ont été jugées le 22 août et déclarées coupables d’« outrage à agent de la force publique ». Bov Sophea a été remise en liberté, mais Tep Vanny demeure détenue, puisqu’elle purge une peine de six mois d’emprisonnement pour des faits liés à une manifestation organisée en 2011, et elle fait toujours l’objet d’une enquête en lien avec une manifestation qui a eu lieu en 2013.

Tep Vanny et Bov Sophea, défenseures du droit au logement des riverains du lac Boeung Kak à Phnom Penh, la capitale du Cambodge, ont été arrêtées dans la soirée du 15 août alors qu’elles tenaient une veillée pacifique avec un petit groupe d’habitants contre des fonctionnaires soupçonnés de corruption.

Ce rassemblement pacifique s’inscrivait dans la campagne de mobilisation « Lundi noir » menée par des défenseurs des droits humains contre la détention de quatre employés d’une organisation locale de défense des droits, ADHOC (Association pour les droits de l’Homme et le développement au Cambodge), et d’un ancien employé d’ADHOC qui est aujourd’hui secrétaire général adjoint du Comité national électoral.

Après leur arrestation, Tep Vanny et Bov Sophea ont été détenues au poste de police de Daun Penh pendant deux nuits avant d’être conduites devant le tribunal municipal de Phnom Penh pour interrogatoire, le 17 août. Dans la journée, elles ont été inculpées au titre de l’article 495 du Code pénal pour « incitation à commettre un acte criminel » et une procédure a été ouverte au titre de l’article 47 du Code de procédure pénale, qui autorise des poursuites accélérées lorsque certaines conditions sont remplies.

Les deux militantes ont été jugées le 22 août. Selon des témoins, le procès n’a duré que 90 minutes. Pendant l’annonce du jugement, les charges retenues contre elles ont été requalifiées en « outrage à agent de la force publique », au titre de l’article 502 du Code pénal, et les deux femmes ont été condamnées à six jours d’emprisonnement, peine maximale autorisée. Bov Sophea a été remise en liberté le jour même. En revanche, Tep Vanny a été reconduite à la prison Prey Sar CC2 car elle fait encore l’objet d’une enquête sur d’autres faits liés à une manifestation de 2013.

Tep Vanny et d’autres défenseurs du droit au logement qui habitaient près du lac Boeung Kak avant leur expulsion continuent d’être pris pour cibles par les autorités. Dans le cadre d’une autre affaire restée en sommeil pendant longtemps, Tep Vanny, Bo Chhorvy, Heng Mom et Kong Chantha ont été condamnées le 19 septembre à six mois d’emprisonnement pour outrage et entrave à des fonctionnaires. Les faits qui leur étaient reprochés faisaient suite à une manifestation organisée il y a presque cinq ans, en novembre 2011. Amnesty International continuera à suivre ce cas de près et lancera une nouvelle action si nécessaire.

Un grand merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.

Ceci est la première mise à jour de l’AU 175/16. Pour plus d’informations : https://www.amnesty.org/fr/documents/ASA23/4683/2016/fr/.

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