Deux défenseurs de l’environnement et prisonniers d’opinion, reconnus coupables d’accusations forgées de toutes pièces reposant sur leur militantisme pacifique et condamnés, ont été libérés après avoir purgé cinq mois de leur peine d’un an d’emprisonnement, car sept mois de leur peine ont été suspendus.
Hun Vannak et Doem Kundy, militants affiliés à l’ONG de protection de l’environnement, Mother Nature Cambodia (MNC), ont été libérés de la prison provinciale de Koh Kong le matin du 13 février 2018. Le 26 janvier 2018, le tribunal provincial de Koh Kong a reconnu les deux hommes coupables d’« incitation à commettre un acte criminel » et de « violation de la vie privée », et les a condamnés à un an d’emprisonnement dont sept mois avec sursis.
Le jour du procès, les deux militants avaient déjà passé cinq mois en détention provisoire en raison de leur arrestation arbitraire le 12 septembre 2017. Ces accusations forgées de toutes pièces reposaient sur leur défense pacifique de l’environnement. Ils ont filmé deux grands navires dans les eaux libres, ancrés au large des côtes de Prek Khsach, dans la province de Koh Kong, dans le sud-ouest du Cambodge, car ils les soupçonnaient de transporter illégalement du sable à des fins d’exportation. La plainte a été déposée par Ly Yong Phat Group Co Ltd., entreprise du sénateur Ly Yong Phat, membre du parti au pouvoir. L’entreprise a affirmé que les deux hommes filmaient sur « un terrain privé de l’entreprise », comme la zone économique spéciale du district de Kiri Sakor.
Ils ont été interpellés deux jours après que MNC eut publié une vidéo dénonçant les exportations illégales juteuses de sable siliceux par des entreprises liées au gouvernement cambodgien. MNC a accusé le gouvernement cambodgien de se rendre complice du commerce illégal des ressources naturelles du Cambodge en fermant les yeux sur la fraude et l’évasion fiscale dont se rendraient responsables les sociétés de dragage de sable.
Lors de leur arrestation, les deux hommes ont été interrogés et inculpés en l’absence de leur avocat. On leur a refusé la liberté sous caution en octobre 2017. Ils étaient détenus dans de petites cellules surpeuplées dans la prison provinciale de Koh Kong. Amnesty International considérait ces deux hommes comme des prisonniers d’opinion, emprisonnés uniquement pour leur militantisme pacifique.
Bonne nouvelle Des défenseurs de l’environnement condamnés ont été libérés
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