Andrea Sahouri a déclaré à Amnesty International qu’alors qu’elle couvrait une manifestation du mouvement Black Lives Matter dans le cadre de son travail de journaliste, des policiers en tenue antiémeute sont arrivés et ont ordonné aux manifestant·e·s de se disperser. Les membres du cortège se sont alors mis à courir dans toutes les directions. Lorsque les policiers ont commencé à utiliser du gaz lacrymogène, Andrea et des manifestant·e·s ont traversé une intersection très fréquentée en courant, et les policiers ont chargé. Alors même qu’elle continuait à crier « Je suis journaliste, je suis journaliste », elle a été aspergée à deux reprises et à faible distance de gaz poivre sur les bras et sur le visage. Elle a déclaré à Amnesty International : « Mon visage et mes yeux brûlaient, et je hurlais de douleur. » Des policiers l’ont arrêtée et lui ont attaché les mains dans le dos avec des colliers de serrage, avant de la faire monter dans un fourgon. Elle a été accusée de refus de se disperser et d’entrave à des actes officiels.
En dépit des pressions mondiales visant à l’inciter à abandonner les poursuites, le procureur a insisté afin que la journaliste soit jugée pour ces deux infractions mineures, qui auraient pu lui valoir une amende, une peine de 30 jours de prison, ou les deux.
Le procès a duré trois jours et a suscité l’intérêt des médias dans le monde entier. Le 10 mars 2021, Andrea Sahouri a été acquittée. Elle est très reconnaissante du soutien international dont elle a bénéficié.