AFR 25/034/2006
Informations complémentaires sur l’AU 282/06 (AFR 25/033/2006 du 19 octobre 2006)
Craintes de torture ou de mauvais traitements
ÉTHIOPIE Yalemzewd Bekele (f), avocate et militante en faveur des droits des femmes
27 octobre 2006
Yalemzewd Bekele a été remise en liberté le 27 octobre au soir. Fasil Assefa, l’étudiant qui avait été arrêté avec elle le 19 octobre à Moyale, dans le sud de l’Éthiopie, à proximité de la frontière kenyane, a lui aussi été libéré. Amnesty International considère que Yalemzewd Bekele était une prisonnière d’opinion, détenue uniquement en raison de ses convictions, pourtant pacifiques.
Maintenue au secret depuis le 19 octobre, Yalemzewd Bekele a comparu le 22 octobre devant un tribunal de Moyale, qui a décidé son placement en garde à vue pour cinq jours. Yalemzewd Bekele et Fasil Assefa ont été transférés au Département central d’enquêtes (également connu sous le nom de Maikelawi), à Addis-Abeba. L’avocate a alors entamé une grève de la faim pour protester contre sa détention. Dans l’après-midi du 27 octobre, les deux détenus ont été conduits au poste de police du woreda (district) 8, dans le quartier Gulele de la capitale. Ils ont été remis en liberté sans condition quelques heures plus tard. Ils n’ont semble-t-il pas été maltraités.
Yalemzewd Bekele, avocate travaillant pour la Commission européenne à Addis-Abeba, a été arrêtée le 19 octobre à un poste-frontière, alors qu’elle essayait de pénétrer au Kenya. Amnesty International pense qu’elle a été appréhendée en relation avec la publication et la distribution, en septembre, par la Coalition pour l’unité et la démocratie (CUD, opposition), d’un calendrier de désobéissance civile non violente. On ignore si la police était en possession d’un mandat d’arrêt émis par l’autorité judiciaire. Le 5 octobre, Alemayehu Fantu, propriétaire d’une chaîne de supermarchés à Addis-Abeba, avait également été arrêté dans le cadre de l’enquête relative à ce calendrier. Il ne fait aucun doute qu’Alemayehu Fantu a été torturé pendant sa détention au poste de police du woreda 8,dans le quartier Gulele à Addis-Abeba (voir l’AU 279/06, AFR 25/032/2006, du 13 octobre 2006). Yalemzewd Bekele aurait été arrêtée sur la base de déclarations extorquées à Alemayehu Fantu sous la torture.
Deux responsables de la Commission européenne qui se trouvaient avec Yalemzewd Bekele à Moyale ont été interpellés par la police alors qu’ils rentraient à Addis-Abeba et ont été expulsés du pays. L’Union européenne a qualifié cet acte de « totalement inacceptable ».
Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels en faveur de Yalemzewd Bekele. Ceux-ci ont certainement contribué très efficacement à sa remise en liberté. Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres du Réseau Actions urgentes.
Le réseau des actions urgentes (AU) a proposé un nombre particulièrement élevé d’actions cette année et la liste n’est pas encore finie ! Fin juin, nous comptions pour 2006 183 AU et 165 mises à jour visant près de 60 pays et mettant en lumière des dizaines de sujets de préoccupation. Côté résultats, plus de 50 AU lancées cette année sont déjà closes dont une grande partie a connu un dénouement positif. Les sujets de préoccupation les plus traités cette année ont été :« craintes pour la sécurité », « craintes de tortures », « mauvais traitement », « peine de mort » et « détention au secret ». Cependant, le réseau des AU continue d’élargir le champ des motifs d’intervention : « privation de nourriture », « santé », « expulsions », etc.
Quelques bonnes nouvelles !
Burundi — libération de deux détenus : Thacien Sibomana et Poppon Mudugu, membres de l’AC Génocide Cirimoso, qui s’efforce de prévenir un nouveau génocide au Burundi, ont été libérés, aucune charge n’ayant été retenue contre eux (AFR 16/0082006).Brésil — Maria Aparecida Denadai n’est plus en danger : grâce à la campagne menée en sa faveur, elle peut aujourd’hui bénéficier d’une protection policière suffisante et adaptée (AMR 19/004/2006).