AMR 36/005/2006
Informations complémentaires sur l’AU 195/05 (AMR 36/008/2005 du 25 juillet 2005) et sa mise à jour (AMR 36/002/2006 du 6 janvier 2006)
ARRESTATION ARBITRAIRE / PRISONNIER D’OPINION
INQUIÉTUDES POUR LA SANTÉ
HAÏTI : Gérard Jean-Juste (h), prêtre catholique
Londres, le 2 février 2006
Gérard Jean-Juste, qui serait atteint de leucémie, a bénéficié le 29 janvier d’une mesure de libération provisoire pour raisons médicales. Il semble que le gouvernement intérimaire ait pris cette décision afin que le prêtre puisse être pris en charge à l’étranger, étant donné qu’Haïti ne dispose pas de structures de soin pour la leucémie. Le père Jean-Juste a été autorisé à se rendre à Miami, aux États-Unis, afin d’y être soigné.
Le diagnostic de leucémie a été posé en décembre 2005 par deux médecins américains, diagnostic réfuté par des médecins de l’annexe du Pénitencier national à Port-au-Prince, où le prêtre était détenu. Son état de santé s’est récemment dégradé à la suite d’un épisode de pneumonie manifestement causé par ses conditions de détention.
Gérard Jean-Juste a bénéficié d’une libération conditionnelle, ce qui signifie qu’une fois remis, il devra retourner en Haïti pour répondre des charges retenues contre lui.
Dans une lettre qu’il aurait rédigée en prison le 27 janvier, le prêtre a indiqué : « [...] J’ai une profonde reconnaissance envers Amnesty International et vous tous qui contribuez à défendre les droits humains de tous les prisonniers politiques, que ce soit ici, en Haïti, ou à travers le monde. Nous devons poursuivre dans cette voie pour que triomphent la justice, la paix, l’amour et le partage dans le monde, conformément à la volonté de Dieu. »
Accusé d’avoir kidnappé et assassiné le journaliste Jacques Roche, Gérard Jean-Juste, prêtre catholique, était détenu depuis le 21 juillet 2005. Ces chefs d’inculpation ont récemment été abandonnés, mais il doit aujourd’hui répondre des charges de détention illégale d’armes et d’implication dans les activités illégales d’un gang. Amnesty International pense qu’il a été arrêté uniquement pour avoir exercé son droit à la liberté d’expression. Il s’agit en effet d’un partisan connu de l’ex-président d’Haïti, Jean-Bertrand Aristide, et du Fanmi Lavalas (FL, Famille Lavalas). Les membres de cette formation politique espéraient voir Gérard Jean-Juste les représenter à la prochaine élection présidentielle, cependant, sa candidature a été rejetée par le conseil électoral parce qu’il ne pouvait pas venir l’enregistrer en personne lorsqu’il était en prison.
Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres du Réseau Actions urgentes pour le moment. Amnesty International continuera de surveiller la situation de Gérard Jean-Juste et interviendra de nouveau
en sa faveur si nécessaire. Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.