Le 16 avril, la Cour suprême israélienne a décidé que Yousef al Kronz, journaliste âgé de 20 ans qui a été grièvement blessé par les forces israéliennes le 30 mars lors des manifestations de la journée de la Terre dans la bande de Gaza, devait être autorisé à quitter Gaza pour recevoir à Ramallah des soins médicaux urgents pour sauver la jambe qui lui reste.
Le 16 avril, la Cour suprême israélienne a décidé que Yousef al Kronz, journaliste âgé de 20 ans qui a été grièvement blessé par les forces israéliennes le 30 mars lors des manifestations de la journée de la Terre dans la bande de Gaza et qui a déjà été amputé d’une jambe, devait être autorisé à quitter Gaza pour recevoir à Ramallah, en Cisjordanie occupée, des soins médicaux urgents pour sauver la jambe qui lui reste. Les trois juges israéliens ont à l’unanimité rendu une décision en sa faveur, faisant droit à la requête soumise le 8 avril 2018 par les organisations de défense des droits humains Adalah et Centre Al Mezan pour les droits humains. Yousef al Kronz a été transféré à l’hôpital arabe Istishari à Ramallah le 16 avril et il sera opéré dimanche 22 avril.
Le 1er avril, Adalah et le Centre Al Mezan avaient déposé, au nom de Yousef al Kronz, une requête demandant à ce qu’il puisse sortir de Gaza, auprès de la Coordination israélienne des activités gouvernementales dans les territoires (COGAT), un unité du ministère israélien de la Défense. Comme elles n’avaient toujours pas reçu de réponse au bout de trois jours, les deux organisations de défense des droits humains ont envoyé une lettre de suivi à la COGAT le 4 avril. La COGAT a répondu le 5 avril, rejetant la requête, apparemment parce qu’elle considérait que Yousef al Kronz avait participé aux manifestations de masse du 30 mars. Le 8 avril, les deux organisations ont déposé une requête auprès de la Cour suprême israélienne afin d’obtenir qu’Israël permette à Yousef al Kronz de quitter la bande de Gaza pour aller à Ramallah, où sa jambe pouvait peut-être être sauvée. En dépit du caractère urgent de cette requête, la Cour a décidé de ne pas tenir de session immédiate et a donné trois jours au gouvernement pour donner une réponse. Du fait de ce délai, l’état d’une des jambes de Yousef al Kronz s’est à tel point dégradé qu’il a dû subir une amputation à l’hôpital de Gaza, et il risquait toujours de devoir être amputé de son autre jambe s’il ne recevait pas les soins médicaux urgents requis par son état.
Yousef al Kronz est étudiant en journalisme et en sciences des médias à l’université al Azhar de la ville de Gaza, et il travaille pour l’Association palestinienne des médias. Il a dit à Amnesty International qu’il couvrait les manifestations de la journée de la Terre, à l’est du camp de réfugiés d’al Borej, quand, le 30 mars, il a été touché aux deux jambes par des tirs, non loin de la barrière entre Israël et Gaza.
Yousef al Kronz a dit à Amnesty International le 17 avril qu’il remerciait tous ceux qui avaient agi en sa faveur : « Je vous remercie tous infiniment pour votre soutien, grâce auquel ma deuxième jambe a échappé à l’amputation. J’avais presque perdu tout espoir d’être transféré dans un hôpital à Ramallah et de garder ma jambe, mais Dieu merci, il y a des gens là-bas qui se préoccupent de ma situation et qui ont fait tout ce qui était nécessaire pour que je reçoive des soins médicaux adéquats en dehors de Gaza. »
Il a expliqué : « Je ne suis qu’un exemple de personne blessée vivant à Gaza. Il y a encore beaucoup d’autres gens blessés et malades à Gaza qui ont besoin de toute urgence de soins médicaux. J’ai eu la chance de pouvoir sortir, mais d’autres personnes continuent de se battre pour pouvoir être internées dans des hôpitaux qui pourront leur sauver la vie. Je demande à toutes les personnes qui ont une conscience de ne pas rester silencieuses face à ce qui se passe à Gaza. » Et il a encore ajouté : « Il ne s’agit pas de mes propres souffrances, mais des souffrances de tous les Gazaouis qui ne bénéficient pas du droit fondamental de vivre dans la dignité. »
Merci à toutes les personnes qui ont envoyé des appels.
Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.