Le journaliste irano-américain Jason Rezaian a été relâché le 16 janvier, après avoir passé 18 mois en détention à la prison d’Evin à Téhéran. Il était accusé d’infractions liées à la sécurité nationale et Amnesty International le considérait comme un prisonnier d’opinion.
Jason Rezaian, correspondant du quotidien américain Washington Post à Téhéran, a recouvré la liberté le 16 janvier dans le cadre d’un échange de prisonniers entre l’Iran et les États-Unis.
Le procès de cet homme pour espionnage, entre autres chefs d’accusation, s’était ouvert le 26 mai 2015 devant la 15e chambre du tribunal révolutionnaire de Téhéran et avait pris fin le 10 août, après quatre audiences. Le 31 août, l’avocate de Jason Rezaian avait indiqué que le jugement avait été rendu, mais qu’il ne leur avait pas encore été communiqué officiellement. Lors d’une conférence de presse en octobre, le porte-parole du pouvoir judiciaire Gholam Hossein Mohseni Ejei avait confirmé que le jugement avait été rendu, ajoutant qu’il n’en connaissait pas le contenu, ni s’il avait été communiqué officiellement à Jason Rezaian et à son avocate.
Jason Rezaian était incarcéré à la prison d’Evin depuis son arrestation, le 22 juillet 2014. Maintenu en détention à l’isolement pendant plus de six mois, il n’a pas été autorisé à consulter son avocate et a eu très peu de contacts avec sa famille durant cette période. Il a ensuite été transféré dans une cellule double.
Le procès de Jason Rezaian, tenu à huis clos, a été entaché de graves irrégularités. Dans une interview accordée aux médias, son avocate a déclaré qu’aucun élément à charge n’avait été produit à l’audience pour étayer les accusations. Elle a ajouté que, lors de la dernière audience, on ne lui avait pas laissé le temps de présenter sa défense après le réquisitoire du ministère public et qu’elle avait été obligée de soumettre son argumentation par écrit. Jason Rezaian n’a pas été autorisé à consulter un avocat pendant les neuf premiers mois de sa détention, alors qu’il a été interrogé à plusieurs reprises pendant cette période.
Les journalistes en Iran sont en butte à des actes de harcèlement et d’intimidation, des arrestations et des incarcérations en raison de leurs activités journalistiques légitimes. D’autres professionnels des médias, par exemple des producteurs de films, ont également été jugés sur la base d’accusations vagues en relation avec la sécurité nationale ou se sont vu interdire d’exercer leur activité. En 2015, l’Iran a été classé 173e sur 180 au regard de l’indice de la liberté de la presse établi par l’ONG Reporters sans frontières. Plusieurs journalistes se trouvent actuellement derrière les barreaux dans le pays.
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