Réagissant à la décision du tribunal provincial de Cabinda d’abandonner les charges contre Arão Bula Tempo, avocat défenseur des droits humains et prisonnier d’opinion, après avoir conclu qu’il n’y avait pas suffisamment d’éléments de preuve pour engager des poursuites, Amnesty International a déclaré :
« L’abandon des charges de rebellion et de collaboration avec des étrangers dans le but d’entraver le fonctionnement de l’État angolais retenues contre l’avocat Arão Bula Tempo clôt un long et douloureux chapitre de sa vie. Pendant plus d’un an, il a été visé par des accusations motivées par des considérations politiques visant à le réduire au silence. »
« Cette décision montre qu’il existe encore des juges qui font primer l’état de droit dans ce pays. »
« La persécution dont il a été victime a pesé sur sa santé. Sa carrière d’avocat en a aussi pâti, après qu’il a perdu des clients en raison des dommages causés à sa réputation par les accusations portées contre lui. »
Complément d’information
Arão Bula Tempo a été arrêté le 14 mars 2015 et a bénéficié d’une libération conditionnelle le 13 mai 2015. Il a été officiellement inculpé de tentative de « collaboration avec des étrangers en vue d’entraver le fonctionnement de l’État angolais », ainsi que de « rébellion », le 22 octobre 2015. Il est considéré que ces infractions portent atteinte à la sûreté de l’État.
Il lui était reproché d’avoir invité des journalistes de la République du Congo à couvrir une manifestation pacifique contre la mauvaise gouvernance dans la province de Cabinda.