Les poursuites pénales engagées à l’encontre de la défenseure russe des droits humains Valentina Tcherevatenko pour violation de la Loi relative aux « agents de l’étranger » ont été abandonnées le 19 juin au motif que les éléments du crime n’étaient pas établis. Elle n’a pas été informée de cette décision et l’a appris par hasard plus d’un mois après.
Le 24 juillet, un avocat de Piatigorsk, dans le Caucase du Nord, a reçu une réponse à sa requête concernant l’affaire Valentina Tcherevatenko. La réponse du Département du bureau du procureur général du Caucase du Nord, en date du 14 juillet, affirmait que l’affaire avait été classée le 19 juin. Des collègues d’Amnesty International Suède ont diffusé une réponse similaire que l’un de leurs militants avait reçue à peu près au même moment.
Ni Valentina Tcherevatenko ni son avocat n’avaient été informés par les autorités russes de l’abandon des poursuites et, au départ, ils ont pensé que c’était une rumeur sans fondement, d’autant que le 19 juin, précisément la date à laquelle – ils l’apprendraient par la suite – l’affaire a été classée, Valentina Tcherevatenko et son avocat assistaient à une réunion avec un enquêteur qui avait précédemment travaillé sur l’affaire, sur un sujet n’ayant aucun rapport. Il leur a dit qu’il n’était pas au courant de l’évolution de l’affaire et était surpris qu’elle n’ait pas encore été présentée devant les tribunaux. Ils n’ont pas non plus reçu d’information du dernier enquêteur en charge de l’affaire. C’est pourquoi lorsque l’abandon des poursuites a été annoncé, leur première réaction fut de douter.
L’avocat de Valentina Tcherevatenko s’est rendu à Piatigorsk et, le 31 juillet, il est parvenu à obtenir une copie officielle de la décision de classer l’affaire. Cette décision citait l’« absence d’éléments établissant le crime » comme motif pour abandonner les charges retenues contre elle et clore le dossier. En d’autres termes, les autorités ont reconnu que Valentina Tcherevatenko n’avait pas commis l’infraction dont elle était accusée.
C’est une grande nouvelle, non seulement pour Valentina Tcherevatenko, mais aussi pour la société civile russe dans son ensemble, et elle fait naître l’espoir d’un changement positif. Valentina Tcherevatenko adresse un immense « MERCI ! » et ses plus chaleureuses salutations à chaque personne ayant travaillé sur son cas. Selon elle, c’est notre victoire commune ! Elle a ajouté que, d’après des sources crédibles, le soutien international a joué un rôle important dans le dénouement de cette affaire.
Nous poursuivrons notre travail afin de garantir que les ONG et les défenseurs des droits humains en Russie puissent faire leur travail librement, sans craindre les persécutions ni les poursuites.
Merci à toutes les personnes qui ont adressé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes.