EUR 46/046/2006
Information complémentaire sur AU 98/06
EXTRADITION / CRAINTES DE TORTURE ET DE PEINE DE MORT
RUSSIE / OUZBÉKISTAN :Baïramali Ioussoupov (h), ressortissant ouzbek
Londres, le 12 octobre 2006
Le 6 octobre, Baïramali Ioussoupov a été relaxé lors d’une audience. Le tribunal régional de Tioumen (une ville située en Sibérie) a statué qu’il ne serait pas extradé vers l’Ouzbékistan. Il avait contesté la décision d’extradition dont il était l’objet.
Le 21 juillet, la Cour suprême russe avait renvoyé son dossier devant le tribunal régional de Tioumen. Ce dernier avait dans un premier temps débouté Baïramali Ioussoupov de l’appel qu’il avait interjeté afin de ne pas être extradé avant qu’une décision ne soit rendue quant à sa demande d’asile.
Plusieurs représentants d’Amnesty International et du Centre russe « Mémorial » de défense des droits humains étaient présents lors de l’audience qui s’est tenue devant la Cour suprême. L’avocat de Baïramali Ioussoupov avait alors cité des rapports rédigés par des organisations internationales de défense des droits humains, qui affirmaient que les actes de torture et les autres formes de mauvais traitements étaient systématiques en Ouzbékistan, et que les personnes qui y étaient jugées risquaient d’être condamnées à mort à l’issue d’un procès inique. Il avait également rappelé les obligations qui incombent à la Russie aux termes du droit international relatif aux droits humains et aux réfugiés.
Baïramali Ioussoupov a quitté l’Ouzbékistan pour la Russie en 2003, après avoir été, semble-t-il, expulsé de son université en 2000, en raison de ses convictions religieuses. En 2005, il a appris que les autorités ouzbèkes le recherchaient pour « tentative de renversement de l’ordre constitutionnel en Ouzbékistan ». Le 16 août 2005, il a déposé une demande d’asile, mais il a été arrêté le 31 août. En décembre 2005, le Service fédéral de sécurité russe (FSB) a envoyé une lettre au service chargé des migrations au sein de l’administration principale des Affaires intérieures de la région de Tioumen. Le FSB affirmait dans ce courrier que l’Ouzbékistan avait aboli la peine de mort, que la persécution politique n’y existait plus et que les droits civils de Baïramali Ioussoupov seraient donc respectés au cas où il serait extradé vers son pays d’origine.
Aucune action complémentaire n’est requise de la part des membres du Réseau Actions urgentes. Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels.
Le réseau des actions urgentes (AU) a proposé un nombre particulièrement élevé d’actions cette année et la liste n’est pas encore finie ! Fin juin, nous comptions pour 2006 183 AU et 165 mises à jour visant près de 60 pays et mettant en lumière des dizaines de sujets de préoccupation. Côté résultats, plus de 50 AU lancées cette année sont déjà closes dont une grande partie a connu un dénouement positif. Les sujets de préoccupation les plus traités cette année ont été :« craintes pour la sécurité », « craintes de tortures », « mauvais traitement », « peine de mort » et « détention au secret ». Cependant, le réseau des AU continue d’élargir le champ des motifs d’intervention : « privation de nourriture », « santé », « expulsions », etc.
Quelques bonnes nouvelles !
Burundi — libération de deux détenus : Thacien Sibomana et Poppon Mudugu, membres de l’AC Génocide Cirimoso, qui s’efforce de prévenir un nouveau génocide au Burundi, ont été libérés, aucune charge n’ayant été retenue contre eux (AFR 16/0082006).Brésil — Maria Aparecida Denadai n’est plus en danger : grâce à la campagne menée en sa faveur, elle peut aujourd’hui bénéficier d’une protection policière suffisante et adaptée (AMR 19/004/2006).