Informations complémentaires sur l’AU 49/12, AFR 36/002/2012, 16 avril 2012
Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes. Amnesty International continuera de suivre cette affaire.
Ralph Kasambara, éminent avocat malawien, a été libéré sous caution le 21 février. Il avait été arrêté pour « enlèvement » et « coups et blessures » à la suite d’un incident qui a commencé par des menaces proférées à son cabinet. Cet homme critiquait ouvertement l’ancien président du Malawi, Bingu wa Mutharika, décédé le 5 avril.
Ralph Kasambara, avocat de premier plan et ancien procureur général du Malawi, critiquait ouvertement l’ancien président de la République. Le 13 février, cinq hommes transportant un jerrycan d’essence se sont rendus à son cabinet et ont demandé à des voisins où il se trouvait. Alerté par leur présence, Ralph Kasambara a appelé cinq agents de sécurité. Deux des hommes ont pris la fuite à leur arrivée. Les trois autres ont été maîtrisés par les agents de sécurité, qui les auraient agressés.
Ralph Kasambara a signalé l’incident à la police. Il a été arrêté aux côtés des cinq agents de sécurité et des trois autres hommes. Cet avocat et ses agents de sécurité ont été placés en détention et inculpés d’enlèvement et de coups et blessures, avant d’être transférés à la prison de Chichiri, à Blantyre.
Le 14 février, un magistrat de Blantyre a ordonné la libération de Ralph Kasambara moyennant une caution de 20 000 kwachas malawiens (environ 92 euros) à condition que celui-ci se présente une fois par semaine à la police. L’ordonnance du tribunal a été présentée à l’administration pénitentiaire le 15 février au matin. Ralph Kasambara a été libéré plus tard dans la journée, avant d’être de nouveau arrêté immédiatement à son domicile par des policiers armés. Il a alors été renvoyé à la prison de Chichiri, malgré la décision du juge. Il a ensuite été transféré à la prison de sécurité maximale de Zomba le 16 février. Le 17 février, la Haute Cour a émis un injonction de le libérer. Il était encore en détention lorsque, dans la soirée, il a été admis à la clinique Mwaiwathu de Blantyre afin d’être soigné pour une affection cardiaque. Transporté sous escorte policière, il est resté sous la surveillance étroite des forces de l’ordre jusqu’au 21 février, date à laquelle il a été remis en liberté sous caution par la police. Bien que la libération de Ralph Kasambara constitue une évolution positive, Amnesty International craint qu’il ne fasse actuellement l’objet des mêmes accusations que lors de son placement en détention antérieur – charges pour lesquelles les tribunaux avaient déjà ordonné à deux reprises sa libération – et que la procédure judiciaire engagée à son encontre ne soit pas équitable. Selon l’avocat de Ralph Kasambara, le document relatif à la caution ne fait référence qu’aux « coups et blessures » – à savoir l’une des charges ayant justifié son placement en détention le 13 février. L’accusation d’enlèvement n’y figure pas.
Le 12 février, soit la veille de la tentative présumée d’attaque au cabinet de Ralph Kasambara, deux journaux nationaux avaient cité des critiques qu’il avait formulées à l’égard de l’ancien président. Le récent changement de gouvernement qui a suivi le décès de Bingu wa Mutharika pourrait ouvrir la voie à une amélioration de la liberté d’expression au Malawi.
Un grand merci à tous ceux qui ont envoyé des appels. Aucune action complémentaire n’est requise de la part du réseau Actions urgentes. Amnesty International continuera de suivre cette affaire.
Ceci est la première mise à jour de l’AU 49/12, AFR 36/001/2012. Pour en savoir plus : http://www.amnesty.org/fr/library/info/AFR36/001/2012/fr.
Nom : Ralph Kasambara
Genre : homme
Informations complémentaires sur l’AU 49/12, AFR 36/002/2012, 16 avril 2012