Écrire Les communautés de Bojayá, dans le Chocó (ouest de la Colombie), menacées par des groupes armés

Le défenseur des droits humains Leyner Palacios a dénoncé la présence de groupes armés illégaux dans les territoires des communautés de Bojayá. Le 31 décembre 2019, 300 membres des Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) ont placé quatre communautés de Bojayá en situation de confinement forcé. Le 3 janvier 2020, les AGC ont menacé Leyner Palacios, lui disant qu’il avait deux heures pour quitter le territoire de Bojayá, sans quoi elles le tueraient. Amnesty International appelle les autorités colombiennes à prendre immédiatement des mesures pour assurer la protection de cet homme.

Leyner Palacios est l’un des rescapés du « massacre de Bojayá », une tuerie de grande ampleur perpétrée en 2002. Devenu par la suite un dirigeant associatif important, il a été l’artisan de l’acte de reconnaissance de responsabilité dans lequel les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont présenté des excuses aux communautés de la municipalité de Bojayá. Son action a été saluée par plusieurs récompenses, la dernière en date étant le Prix mondial du pluralisme, décerné par le Centre mondial du pluralisme, une organisation canadienne.
Les activités de Leyner Palacios lui ont également valu d’être menacé à plusieurs reprises par des groupes armés illégaux. En juin 2018, il se trouvait dans un atelier dans la communauté de Puerto Conto (municipalité de Bojayá) lorsqu’un inconnu au comportement suspect s’est approché et a demandé à un garçon qui était Leyner Palacios. Quand le garçon a refusé de répondre, l’homme a quitté les lieux.
Le jeudi 18 juillet 2018, Leyner Palacios a reçu un appel téléphonique d’un homme qui lui a dit d’« arrêter de déranger avec ces histoires de paix », sans quoi il serait tué. Leyner Palacios a dénoncé les faits le 19 juillet 2018 auprès de la police départementale du Chocó, entité chargée de traiter la plainte pour le parquet général. Le même jour, il s’est rendu au bureau du médiateur, où il a rempli un formulaire à envoyer à l’Unité nationale de protection (UNP).
Le lundi 6 août 2018, il a de nouveau reçu un appel téléphonique, au cours duquel un homme lui a dit : « tu vas mourir ».
Partout dans l’État du Chocó, les communautés indigènes et afro-colombiennes, en particulier celles de Bojayá, ont été victimes de graves violations des droits humains au fil des ans dans le contexte du conflit en Colombie, notamment de déplacements forcés et de tueries de grande ampleur, perpétrées par la guérilla, les groupes paramilitaires et l’armée.
Le 18 octobre 2019, Amnesty International a lancé une Action urgente, après une alerte du bureau du médiateur de Colombie indiquant que les Autodefensas Gaitanistas de Colombia (AGC) étaient toujours en activité à Bojayá, et qu’elles avaient placé au moins 2 250 membres de communautés indigènes et afro-colombiennes en situation de confinement forcé, mettant la vie de ces personnes en danger.
Le 31 décembre 2019, la Commission Justice et Paix a signalé que 300 membres des AGC étaient arrivés dans les communautés de Pogue, Corazón de Jesús, Loma de Bojayá et Cuia, à Bojayá, et avaient placé ces communautés en situation de confinement forcé, menaçant de tuer leurs membres s’ils parlaient. Des villageois ayant réussi à fuir ont dénoncé le fait que les membres des AGC offraient des cadeaux aux enfants pour tenter de les recruter. De plus, le 3 janvier 2020, Leyner Palacios a reçu des menaces, se voyant enjoindre de quitter la communauté, sans quoi il serait tué.

LIEN VERS L’AU PRÉCÉDENTE : https://www.amnesty.org/fr/documents/amr23/1509/2019/fr/

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