Écrire Craintes pour la sécurité d’un militant vietnamien.

Les craintes concernant la sûreté et la sécurité de Tr ?n Minh Nh ?t, ancien prisonnier d’opinion vietnamien, s’intensifient car il fait l’objet de manœuvres de harcèlement et d’intimidation et d’autres atteintes aux droits humains persistantes de la part de la police, dans la province de Lâm ??ng (dans le sud du Viêt-Nam).

Dans la nuit du 22 février, Tr ?n Minh Nh ?t se trouvait chez lui quand il a entendu des bruits dehors. Il est sorti avec sa mère pour voir ce qu’il se passait et des agresseurs en civil ont alors lancé sur eux des pierres. Tr ?n Minh Nh ?t les a reconnus : il s’agissait de policiers du district de Lâm Hà, dans la province de Lâm ??ng (région des hauts plateaux du centre, dans le sud du Viêt-Nam). Une des pierres l’a touché à la tête et il a abondamment saigné. Ses proches lui ont prodigué sur place les premiers soins mais ils ont décidé qu’il avait besoin de véritables soins médicaux. Alors qu’ils se rendaient à l’hôpital, ils se sont retrouvés sur la route face au même groupe d’agresseurs en civil. Tr ?n Minh Nh ?t et ses proches se sont réfugiés chez son frère, dont la maison se trouvait non loin de là. Les agresseurs ont encerclé la maison et lancé des pierres puis ils se sont finalement dispersés. Cette attaque a empêché Tr ?n Minh Nh ?t de se rendre à l’hôpital mais il a pu rentrer chez lui tard dans la nuit.

Cette attaque contre Tr ?n Minh Nh ?t représente le dernier épisode en date d’une série d’actes d’intimidation, de manœuvres de harcèlement et d’autres atteintes aux droits humains, y compris des agressions physiques, ayant visé cet homme et sa famille. C’était la cinquième fois au cours du mois de février que des pierres étaient lancées contre la maison de Tr ?n Minh Nh ?t ; les quatre fois précédentes les agresseurs avaient porté des masques. En novembre 2015, Tr ?n Minh Nh ?t a été agressé physiquement à deux reprises par des policiers. Deux frères de Tr ?n Minh Nh ?t ont aussi été victimes de harcèlement ; ainsi, en février, lors d’un contrôle routier de routine, des policiers ont menacé un de ses frères de le frapper et d’incendier sa maison.

Tr ?n Minh Nh ?t est catholique rédemptoriste et il milite pour les droits sociaux. En août 2015, il a été libéré de prison après avoir purgé une peine de quatre années d’emprisonnement pour avoir « mené des activités visant à renverser le gouvernement du peuple », au titre de l’article 79 du Code pénal. Amnesty International l’a considéré comme un prisonnier d’opinion.

Tr ?n Minh Nh ?t a fait partie d’un groupe de militants appartenant à la congrégation du Très Saint Rédempteur dans le district de Vinh (province de Ngh ? An). Ces militants sont connus pour défendre les droits économiques, sociaux et culturels. Certains d’entre eux, parmi lesquels Tr ?n Minh Nh ?t, étaient des blogueurs et écrivaient des articles pour le journal des rédemptoristes du Viêt-Nam, un journal indépendant traitant de questions religieuses et relatives aux droits humains. Tr ?n Minh Nh ?t a fait partie des 17 militants de ce mouvement qui ont été arrêtés au cours du second semestre de 2011, lors d’une opération de répression menée par les autorités. Quatorze d’entre eux, dont Tr ?n Minh Nh ?t, ont été jugés les 8 et 9 janvier 2013 au titre de l’article 79 du Code pénal (voir plus bas) et condamnés à des peines allant de deux ans et demi à 13 ans d’emprisonnement, assorties de périodes de résidence surveillée après la remise en liberté.

Tr ?n Minh Nh ?t a été condamné à une peine de quatre ans d’emprisonnement assortie d’une période de résidence surveillée de trois ans à sa libération. Onze d’entre eux ont été libérés à l’issue de leur peine d’emprisonnement, et trois d’entre eux continuent de purger leur peine.

Tr ?n Minh Nh ?t et sa famille ont été victimes d’autres manœuvres de harcèlement et d’intimidation en 2016. En janvier, des pesticides ont été répandus sur des cultures et des terres appartenant à un frère de Tr ?n Minh Nh ?t par des individus non identifiés, ce qui a fait mourir des centaines de pieds de poivrier. En février, des pesticides ont été répandus sur une parcelle appartenant à Tr ?n Minh Nh ?t par des individus non identifiés, ce qui a tué des volailles et des pieds de poivrier. Le 10 février, des plants de caféier séchés qui se trouvaient à côté de sa maison ont pris feu au milieu de la nuit, ce qui incite à penser que le feu a été déclenché intentionnellement par des individus qui n’ont pas été identifiés. L’intervention de huit personnes a été nécessaire pour éteindre le feu.

Le Viêt-Nam est partie au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qui garantit les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique. Pourtant, ces droits sont fortement restreints dans la législation et dans la pratique dans ce pays. Des articles du Code pénal vietnamien de 1999 portant sur la sécurité nationale et formulés en termes vagues sont fréquemment utilisés pour réprimer pénalement la dissidence pacifique. Les personnes qui prônent un changement politique pacifique, critiquent les politiques gouvernementales ou appellent au respect des droits humains sont souvent prises pour cible. L’article 79 du Code pénal (Mener des activités visant à renverser le gouvernement du peuple) est souvent employé pour arrêter, juger et emprisonner des personnes pour leur militantisme pacifique, notamment des blogueurs, des militants des droits du travail et des droits fonciers, des militants politiques, des adeptes de certaines religions, des défenseurs des droits humains, des militants de la justice sociale et des paroliers.

Au Viêt-Nam, les défenseurs des droits humains sont régulièrement attaqués. En 2014 et 2015, de nombreux militants ont été attaqués dans la rue par des policiers ou par des hommes en civil. Ils sont souvent blessés, avec des lésions qui saignent. À la connaissance d’Amnesty International, il n’existe pas un seul cas où les responsables présumés d’une telle agression ont été déférés à la justice, alors même que ces attaques sont souvent menées en plein jour et devant de nombreux témoins.

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