Écrire Des militants expulsés risquent de faire l’objet d’un procès inique

Deux militants chinois, Jiang Yefei et Dong Guangping, risquent d’être victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements et de faire l’objet d’un procès inique. Ces deux hommes sont reconnus comme réfugiés par le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), mais ont pourtant été renvoyés de force en Chine après avoir été expulsés de Thaïlande, en violation du droit international. Ils étaient maintenus en détention au secret depuis plus de six mois.

La famille de Dong Guangping (à gauche) vient de nous confirmer qu’il est incarcéré au centre de détention municipal n° 2 de Chongqing. Le personnel du centre de détention a rejeté la demande de son avocat de rendre visite à Dong Guangping.

Dong Guangping et Jiang Yefei avaient précédemment été appréhendés en Chine en raison de leur militantisme pacifique. Le premier a été arrêté et torturé en Chine en mai et en août 2008 après avoir critiqué la réaction des autorités au séisme qui a ravagé la province du Sichuan la même année. Il s’était enfui peu de temps après avec sa femme en Thaïlande. Dong Guangping a été maintenu en détention en Chine entre mai 2014 et février 2015 pour avoir participé à un événement en hommage aux victimes de la répression des manifestations organisées en 1989 sur la place Tiananmen. Il est parti en Thaïlande en septembre 2015 avec sa femme et sa fille pour échapper au harcèlement.

Lorsque le gouvernement thaïlandais les a renvoyés de force en Chine le 13 novembre 2015, ils avaient déjà été acceptés pour une réinstallation rapide dans un pays tiers et devaient partir le 18 novembre. Le HCR et le bureau du Haut-Commissariat aux droits de l’homme des Nations Unies (HCDH) ont exprimé de graves inquiétudes quant au renvoi forcé de Jiang Yefei et Dong Guangping et quant au fait qu’ils risquent d’être victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements.

Les deux hommes ont été vus pour la dernière fois le 26 novembre 2015 dans un enregistrement de l’agence de presse d’État, CCTV, « avouant » avoir commis des infractions liées à la traite des êtres humains et « reconnaissant » que Jiang Yefei avait aidé Dong Guangping à franchir « illégalement » la frontière thaïlandaise. Après avoir vu la vidéo, leurs proches ont déclaré que les deux hommes avaient peut-être été victimes d’actes de torture et d’autres mauvais traitements. Ils estiment que leur expression faciale et le ton de leur voix étaient différents de l’ordinaire et qu’ils présentaient des signes de douleur et de stress.

Les pays d’Asie du Sud-Est bafouent de plus en plus souvent le principe de « non-refoulement » en cédant aux pressions diplomatiques de la Chine. Ce principe interdit le transfert d’une personne dans un pays ou une juridiction où elle risquerait de subir de graves violations ou atteintes aux droits humains. Il est protégé par de nombreux traités internationaux et fait désormais partie du droit international coutumier qui lie tous les États, que ceux-ci aient ou non ratifié les traités concernés, parmi lesquels figurent la Convention des Nations unies relative au statut des réfugiés, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels inhumains ou dégradants.

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