Le défenseur des droits humains et avocat Tarek Hussein est détenu de manière arbitraire par les forces de sécurité égyptiennes depuis plus d’un mois, lors même que le procureur a ordonné sa libération sous caution le 18 juin. Il a été détenu au secret pendant 12 jours. Cet homme est un prisonnier d’opinion.
Tarek Mohamed Ahmed Hussein, alias « Tarek Tito », est détenu de manière arbitraire par les autorités égyptiennes depuis son arrestation le 17 juin, malgré l’ordre du procureur, émis le lendemain, de le libérer sous caution. Une quinzaine de membres des Forces centrales de sécurité, en civil et en uniforme, ont fait une descente au domicile de l’avocat et défenseur des droits humains au Caire, sans présenter de mandat. Ils l’ont arrêté et ont confisqué son ordinateur portable et son téléphone. Ensuite, la police l’a conduit au poste d’al Khanka au Caire. Cependant, lorsque sa famille et ses avocats s’y sont rendus pour obtenir des informations, les policiers ont nié le détenir au poste. Ils n’ont été autorisés à voir Tarek Hussein qu’après des heures d’interrogatoire aux mains de l’Agence de sécurité nationale. Dès le 3 juillet, il a été détenu au secret par la police, sans pouvoir communiquer avec sa famille ni ses avocats pendant 12 jours, jusqu’à ce que la police le transfère à la prison d’El Amal (Labour), dans le gouvernorat de Beheira, à deux heures au nord-est du Caire, où il se trouve aujourd’hui.
Alors que le procureur de Khanka a ordonné la libération de Tarek Hussein contre une caution de 2 000 Livres égyptiennes (96 euros), la police refuse de le remettre en liberté. Il fait l’objet d’une enquête pour avoir « rejoint une organisation illégale » et « appelé à manifester ». Selon un membre de sa famille, durant son arrestation le 17 juin, la police l’a maintenu les yeux bandés pendant près de quatre heures, puis un agent de l’Agence de sécurité nationale l’a interrogé et lui a dit : « Je vais laisser le procureur ordonner ta libération, mais nous te garderons en détention de toute façon. » Un policier l’a agressé physiquement et l’a insulté. Pendant 19 heures, la police a ensuite déplacé Tarek Hussein entre huit postes de police et tribunaux sans le nourrir ni le laisser dormir.
La famille de Tarek Hussein a réglé sa caution, mais la police a refusé de le libérer. En effet, elle affirme qu’il n’a pas purgé les précédentes condamnations prononcées à son encontre dans 13 autres affaires. Or, il y a des raisons de croire que la police utilise ces allégations sans fondement comme prétexte pour le maintenir derrière les barreaux. Les avocats et la famille de Tarek Hussein ont fourni à Amnesty International un document réfutant ces allégations. Dans l’une de ces affaires, la police assure qu’il a été condamné pour vol d’électricité en 1993, l’année de sa naissance.