Écrire Deux palestiniens jugés dans le cadre d’un procès inique

Le 8 mars 2020, le Palestinien Mohammed al Khudari, 81 ans, et son fils Hani al Khudari, 48 ans, ont été déférés devant le Tribunal pénal spécial, juridiction saoudienne chargée des affaires liées au terrorisme, dans le cadre d’un procès collectif sur la base de fausses accusations relevant de la législation antiterroriste. Ils ne bénéficient pas de l’assistance d’un avocat.

Mohammad al Khudari a besoin de soins médicaux et de traitements adaptés pour son cancer.

Selon les informations reçues par Amnesty International, 68 ressortissants palestiniens, jordaniens et saoudiens ont été répartis en plusieurs groupes à l’ouverture du procès collectif, le 8 mars 2020. Aucun membre de leur famille n’a été autorisé à assister à l’audience, et certains de leurs avocats n’ont pas non plus été admis.

Ressortissant palestinien, Mohammed al Khudari est un médecin et homme politique à la retraite, qui réside en Arabie saoudite depuis une trentaine d’années. Il était le représentant officiel en Arabie saoudite de l’autorité de facto du Hamas à Gaza, en charge de coordonner les relations entre cette autorité et le gouvernement saoudien. Il a démissionné de ses fonctions et est inactif depuis 10 ans en raison de sa maladie.

Hani al Khudari est un ressortissant palestinien n’ayant aucune appartenance politique. Il a obtenu un doctorat en informatique et enseigne actuellement à l’Université Um al Qura, où il a été arrêté.

Mohammed al Khudari et Hani al Khudari ont été victimes de violations flagrantes des droits humains – disparition forcée, arrestation et détention arbitraires, détention au secret et détention à l’isolement notamment. En outre, les deux hommes ont été interrogés à huis clos sans que leurs avocats ne soient présents ni ne participent. Leur traitement et leurs conditions de détention génèrent un stress important et une forte pression psychologique pour eux, notamment pour Mohammed al Khudari qu’on aurait entendu pleurer dans sa cellule chaque soir. Le fait qu’il ne bénéficie pas de soins médicaux adéquats aggrave son état de santé, et il a reçu pendant sa détention un diagnostic pointant une évolution de son cancer. Le traitement qui lui est infligé est contraire à l’interdiction de la torture et des autres formes de mauvais traitements.

Deux semaines avant son arrestation, Mohammed al Khudari a été opéré pour son cancer et il suivait un traitement, notamment par radiothérapie. D’après les documents médicaux partagés par ses proches, à sa sortie de l’hôpital, il devait prendre régulièrement huit médicaments différents dans le cadre de son traitement. Bien qu’il ait eu accès à certains soins médicaux en prison, sa famille craint que Mohammed al Khudari ne bénéficie pas d’une prise en charge adaptée. L’arrestation de ces deux ressortissants palestiniens s’inscrit dans le cadre d’une répression plus vaste exercée par les autorités saoudiennes contre les Palestiniens, les Jordaniens et les Saoudiens qui vivent en Arabie saoudite et sont perçus comme ayant des liens avec les autorités de facto du Hamas. Depuis février 2019, 68 personnes en visite dans le pays ou y résidant ont été interpellées, dont des étudiants, des universitaires et des hommes d’affaires.

Amnesty International a fait état dans un rapport de l’utilisation systématique par les autorités saoudiennes, depuis 2011, du Tribunal pénal spécial pour faire taire la dissidence. L’organisation a constaté que les juges de cette juridiction ont présidé des procès manifestement iniques et prononcé des peines de prison allant jusqu’à 30 ans ainsi que de nombreuses condamnations à mort en vertu de dispositions vagues de la législation visant à lutter contre le terrorisme et la cybercriminalité.

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