Écrire La famille d’un défenseur assassiné est toujours en danger

La famille de Roberto Carlos Pacheco, un défenseur assassiné, est toujours en danger car elle ne bénéficie pas d’une protection suffisante de la part des autorités.

Le 3 octobre, la police a arrêté trois des cinq responsables présumés de l’homicide. Peu après, le juge a ordonné leur remise en liberté dans l’attente de leur procès, reportant au 12 octobre l’audience qui devait décider s’ils seraient ou non placés en détention provisoire. Les suspects ne se sont pas présentés à cette audience et n’ont pas été localisés depuis lors.

Amnesty International appelle les services de la procureure générale à enquêter sur cet assassinat, à traduire en justice les auteurs intellectuels et matériels présumés et à faire le nécessaire pour que la famille Pacheco soit entièrement et durablement protégée.

Depuis 2011, le comité de gestion de la Réserve de Tambopata s’efforce de mettre fin à l’exploitation minière illégale et à ses effets négatifs sur l’environnement. Les menaces et les attaques visant ses membres et d’autres défenseur·e·s des droits humains dans cette région ont débuté en 2012.

Le 19 novembre 2015, le défenseur de l’environnement Alfredo Ernesto Vracko Neuenschwander a été assassiné. Il avait été menacé de mort à plusieurs reprises après une plainte contre l’exploitation minière illégale dans la zone de La Pampa, dans la région de Madre de Dios. Selon des organisations locales de défense des droits humains, alors même que la famille de la victime a identifié les responsables présumés, l’enquête n’a toujours pas progressé.

Demetrio Pacheco a dit à Amnesty International que son fils Roberto Carlos Pacheco avait été la cible de trois attaques et de menaces de mort en 2017. En mars 2017, des individus non identifiés l’ont frappé et l’ont menacé au moyen d’une arme à feu et d’un couteau. Toujours en mars 2017, des agresseurs non identifiés l’ont menacé en lui mettant une arme à feu dans la bouche, et ont détruit certains de ses effets personnels. La même année, quelqu’un a déposé une balle sur la table de sa salle à manger. Toutes ces menaces ont été signalées aux autorités. Par la suite, il a été confronté à plusieurs autres événements graves.

Roberto Carlos Pacheco a été tué par balle le 10 septembre 2020. Son corps a été retrouvé près de la communauté de San Juan, dans la région de Madre de Dios.

Le 3 octobre, la police a arrêté trois des cinq personnes soupçonnées d’être responsables de sa mort. Entre le 9 et le 10 octobre, le juge a ordonné leur libération dans l’attente de leur procès et a reporté l’audience destinée à statuer sur leur placement en détention provisoire. Cette décision a été critiquée par les services du procureur général, la police et la famille de la victime. Le 12 octobre, les suspects ne se sont pas présentés à l’audience, et les autorités n’ont pas réussi à les localiser depuis lors.

Le 11 octobre, un organe de presse avait rendu publics de nouveaux éléments de preuve recueillis par l’accusation, qui avaient permis l’identification des auteurs matériels et intellectuels présumés de l’assassinat.

Ces dernières années, la région de Madre de Dios, en Amazonie péruvienne, a été le théâtre de conflits sociaux et liés à l’environnement dus à la multiplication des activités illégales d’exploitation minière et forestière et à la contamination par des métaux toxiques. En janvier 2020, le rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des défenseurs des droits de l’homme a rencontré des représentants du comité de gestion de la Réserve de Tambopata et a exprimé publiquement ses inquiétudes au sujet des dangers auxquels ils étaient confrontés.

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