Écrire Un homme d’affaires ouïghour emprisonné à l’issue d’un procès secret

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Abuduaini Kadier, un homme d’affaires ouïghour qui a été jugé secrètement et condamné à sept ans de prison, semble être détenu à la suite de vacances prises en Égypte en 2016, lors desquelles il a payé les billets d’avion de plusieurs autres Ouïghours.

Sa famille n’a obtenu aucune information quant à son état de santé ni même quant aux charges retenues contre lui. Abuduaini Kadier n’ayant pas la possibilité de communiquer régulièrement avec ses proches et ses avocats.

Amnesty International est très inquiète pour sa santé et son bien-être.

Abuduaini Kadier a créé une entreprise fabricant des véhicules électriques à Kashgar, dans la région autonome ouïghoure du Xinjiang, en 2007. Avant sa condamnation en juillet 2017, il aurait été placé dans un centre de « transformation par l’éducation » entre avril et juin 2017. Aucune information officielle n’a été fournie au sujet de sa détention, que sa famille n’a apprise que par le biais d’une source en juillet 2017.

Abuduaini Kadier est le beau-père de Yiliyasijiang Reheman, qui a disparu en juillet 2017 alors qu’il étudiait en Égypte. En juillet 2017, la police égyptienne a commencé à arrêter des centaines de Ouïghour·e·s dans le pays pour les remettre au gouvernement chinois. Yiliyasijiang Reheman et sa famille ont essayé de fuir l’Égypte, mais ils n’ont pas pu embarquer dans l’avion. Personne n’a de nouvelles de Yiliyasijiang Reheman depuis lors et son épouse pense qu’il a été envoyé dans un centre de « transformation par l’éducation ».

Le Xinjiang est l’une des régions chinoises dont la population est la plus diversifiée sur le plan ethnique. Plus de la moitié de ses 22 millions d’habitant·e·s appartiennent à des groupes ethniques principalement d’origine turque et majoritairement musulmans, parmi lesquels les Ouïghours (environ 11,3 millions de personnes), les Kazakhs (environ 1,6 million) et d’autres populations dont les langues, les cultures et les modes de vie sont très différents de ceux des Hans, qui sont majoritaires en Chine « intérieure ».

En mars 2017, les autorités du Xinjiang ont adopté le « Règlement de lutte contre l’extrémisme », qui définit et interdit un large éventail de comportements qualifiés d’« extrémistes », tels que la « diffusion de pensées extrémistes », le fait de critiquer ou de refuser d’écouter ou de regarder des émissions de la radio et de la télévision publiques, le port de la burqa, le port d’une barbe « anormale », le fait de s’opposer aux politiques nationales, et la publication, le téléchargement, le stockage et la lecture d’articles, de publications ou de matériel audiovisuel présentant un « contenu extrémiste ».
Cette réglementation a en outre instauré un « système de responsabilisation » destiné aux cadres du gouvernement pour les activités de « lutte contre l’extrémisme », et mis en place une évaluation annuelle de leurs performances.

On estime que jusqu’à un million de Ouïghours, de Kazakhs et d’autres membres d’ethnies à majorité musulmane sont détenus dans des centres de « transformation par l’éducation ». Les autorités chinoises ont nié l’existence de ces lieux jusqu’en octobre 2018, et ont ensuite affirmé qu’il s’agissait de centres de « formation professionnelle » gratuite et volontaire. Selon elles, l’objectif de cette formation est de fournir des enseignements techniques et professionnels pour permettre à ces personnes de trouver un emploi et de devenir des citoyens « utiles ».

Les explications de la Chine, cependant, contredisent les informations recueillies auprès d’ancien·ne·s détenu·e·s faisant état de coups, de privation de nourriture et de détention à l’isolement.

La Chine a rejeté les demandes de la communauté internationale, y compris d’Amnesty International, l’appelant à autoriser des experts indépendants à se rendre librement dans la région du Xinjiang. En revanche, elle a multiplié les efforts pour faire taire les critiques en invitant des délégations de divers pays à se rendre au Xinjiang pour des visites soigneusement orchestrées et surveillées de près.

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