Écrire Inquiétudes quant a la santé d’un journaliste

Le journaliste et rédacteur en chef de 81 ans, Shafik Rehman, détenu à la prison centrale de Kashimpur, à la périphérie de Dacca, la capitale du Bangladesh, est en mauvaise santé. Sa santé se détériore depuis son arrestation et on craint qu’il ne reçoive pas les soins médicaux nécessaires.
Shafik Rehman, journaliste respecté, est actuellement rédacteur en chef du magazine mensuel Mouchake Dhil. Cet homme est un sympathisant notoire du principal parti d’opposition, le Parti nationaliste du Bangladesh, et a déjà été pris pour cible à plusieurs reprises par les autorités en raison de son travail de journaliste.
Shafik Rehman a été arrêté le 16 avril, car il était soupçonné d’avoir été impliqué dans un complot visant à enlever et assassiner Sajib Wazed Joy, le fils de la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina. Après avoir été placé en détention provisoire pendant un certain temps, Shafik Rehman a été transféré à la prison centrale de Kashimpur le 27 avril, où il est détenu à l’isolement depuis. Il attend d’être officiellement inculpé et la libération sous caution lui a été refusée à deux reprises. Il n’a eu des contacts que très limités avec sa famille et ses avocats depuis son arrestation.
Shafik Rehman a 81 ans, souffre de diabète et a des antécédents de problèmes cardiaques. Ses proches craignent qu’il ne reçoive pas les soins médicaux nécessaires en prison, les autorités pénitentiaires ayant rejeté à plusieurs reprises leurs demandes de lui permettre de bénéficier d’un traitement spécialisé. Son état de santé s’est gravement détérioré depuis son arrestation et il a perdu beaucoup de poids. Le 19 mai, il a été emmené d’urgence au centre hospitalier universitaire Bangabandhu Sheikh Mujib à Dacca, après un problème de santé lié à son diabète. Il a cependant été renvoyé en prison depuis.
Les proches de Shafik Rehman s’inquiètent également de son état de santé mentale, qui a été affecté par sa détention à l’isolement pendant plusieurs semaines. Les autorités pénitentiaires ont même refusé de lui fournir du papier et un stylo pour qu’il puisse écrire dans sa cellule.

La police a déclaré que Shafik Rehman avait dans un premier temps été arrêté dans le cadre d’une affaire pénale en cours ouverte en août 2015 pour « conspiration en vue d’enlever et d’assassiner » Sajib Wazed Joy, le fils de la Première ministre du Bangladesh, qui vit aux États-Unis et travaille comme conseiller en technologies de l’information. Ce complot aurait été organisé aux États-Unis et serait lié à une affaire judiciaire américaine de mars 2015, dans le cadre de laquelle trois hommes avaient été condamnés pour des accusations de corruption. Cependant, des informations crédibles relayées par les médias ont depuis gravement mis en doute les déclarations des autorités du Bangladesh selon lesquelles des documents de justice américains impliquent Shafik Rehman dans un complot visant à « enlever et assassiner » Sajib Wazed. L’existence même d’un tel complot est également remise en question.

Après son arrestation le 16 avril, Shafik Rehman a d’abord été maintenu en détention provisoire, mais a ensuite été transféré à la prison centrale de Kashimpur le 27 avril dans l’attente de son procès pour lequel aucune date n’a été fixée. Selon ses avocats, ses demandes de libération sous caution ont été rejetées deux fois par des tribunaux différents de Dacca, sans explication.

Les conditions de détention de Shafik Rehman ne respectent pas les obligations du Bangladesh qui, au titre du droit international, est tenu de veiller à ce que toutes les personnes privées de leur liberté soient traitées avec humanité et ne subissent pas de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Les responsables de l’application des lois et les autorités pénitentiaires sont en charge de la protection de la santé des personnes qu’ils placent en détention et doivent leur fournir des soins médicaux gratuits qui correspondent aux soins qu’ils pourraient recevoir hors de la prison.

De plus, le placement en détention à l’isolement doit être utilisé uniquement à titre exceptionnel et pour le laps de temps le plus court possible. Lorsque des prisonniers sont placés en détention à l’isolement, l’État a l’obligation de prendre des mesures pour limiter les effets néfastes de cette détention en veillant à ce que la personne détenue ait la possibilité de faire suffisamment d’exercice, qu’elle puisse bénéficier d’une stimulation sociale et mentale et que sa santé soit régulièrement surveillée. Les normes internationales relatives aux droits humains interdisent le maintien prolongé en détention à l’isolement, c’est-à-dire pendant plus de 15 jours consécutifs.

L’arrestation de Shafik Rehman survient dans un contexte de vastes restrictions de la liberté d’expression au Bangladesh. Depuis 2014, le gouvernement de la Ligue Awami a renforcé les restrictions imposées aux médias indépendants. En 2016 uniquement, au moins trois autres rédacteurs en chef de premier plan ont été inculpés pour sédition ou diffamation : Mahfuz Anam, travaillant pour The Daily Star, Mahmudur Rahman, travaillant pour Amar Desh et Matiur Rahman, travaillant pour Prothom Alo.

Nom : Shafik Rehman
Homme

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