Écrire La répression homophobe reprend en Tchétchénie

Les autorités tchétchènes ont lancé une nouvelle vague d’attaques contre les personnes soupçonnées d’être gays ou lesbiennes. Au moins 40 personnes ont été détenues arbitrairement et torturées en Tchétchénie, une république du sud de la Russie. Au moins deux personnes seraient mortes des suites d’actes de torture.

Le 1er avril 2017, le quotidien russe indépendant Novaya Gazeta a indiqué que plus d’une centaine d’hommes perçus comme étant gays avaient été enlevés en Tchétchénie dans le cadre d’une campagne coordonnée par les autorités locales. Ces hommes auraient subi des actes de torture ou d’autres mauvais traitements et auraient été contraints à divulguer l’identité d’autres personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou intersexuées (LGBTI) de leur connaissance. Novaya Gazeta a indiqué avoir vérifié les informations concernant au moins trois hommes tués par leurs ravisseurs, mais les sources du journal ont affirmé qu’un nombre bien plus grand de personnes avaient été tuées. Les représentants des autorités en Tchétchénie et à Moscou ont toujours démenti ces allégations et l’enquête préliminaire sur les allégations de Maxim Lapounov, la seule victime qui a porté plainte, a été close.

Le 30 août 2018, 15 pays membres de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont activé le mécanisme de Vienne afin d’obtenir la vérité et la justice pour les graves violations des droits humains commises en Tchétchénie, en demandant que des enquêtes efficaces soient notamment menées sur celles subies par des personnes présumées ou réellement LGBTI en 2017. N’ayant pas reçu de réponse satisfaisante de la Fédération de Russie, le 1er novembre 2018, 16 pays de l’OSCE ont activé le mécanisme de Moscou et chargé le professeur Wolfgang Benedek de rédiger un rapport sur les violations des droits humains et l’impunité signalées en République tchétchène. Ce rapport, publié le 20 décembre 2018, confirme les allégations de graves violations des droits humains en Tchétchénie, en particulier celles faisant état de harcèlement et de persécution, d’arrestations et de détentions arbitraires, d’actes de torture, de disparitions forcées et d’exécutions extrajudiciaires visant notamment (mais pas exclusivement) des personnes LGBTI, des défenseurs des droits humains, des avocats, des médias indépendants et des organisations de la société civile. Il souligne en outre qu’un climat d’impunité règne en Tchétchénie, ce qui nuit à l’obligation de rendre des comptes pour les violations des droits humains. Il émet aussi un certain nombre de recommandations à la Fédération de Russie, parmi lesquelles : l’ouverture d’une enquête sur les allégations ; la création d’une commission d’enquête spéciale pour mener des investigations efficaces, impartiales et transparentes sur ces faits ; et l’ouverture d’une information judiciaire sur les violations commises contre Maxim Lapounov. Huit jours après la publication du rapport, les autorités ont recommencé à persécuter les personnes présumées ou réellement LGBTI en Tchétchénie.

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