Écrire Un ancien procureur général risque la torture

Rachitjon Kadirov, ancien procureur général d’Ouzbékistan, et 12 autres personnes comparaissent devant un tribunal dans le cadre de procédures pénales à huis clos. Selon des informations crédibles, depuis son placement en détention le 21 février 2018, Rachitjon Kadirov a été victime de violences physiques, de simulacres d’exécution, de privations de sommeil et d’autres mauvais traitements. Tout comme ses coaccusés, il risque toujours d’être victime de torture et d’autres mauvais traitements.

Rachitjon Kadirov est détenu au centre de détention provisoire du ministère de l’Intérieur, dans le district de Mirabad de Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan. Le procès à huis clos de Rachitjon Kadirov et de ses 12 coaccusés s’est ouvert le 7 janvier 2019. Amnesty International appelle les autorités ouzbèkes à veiller à ce que Rachitjon Kadirov et ses coaccusés fassent l’objet d’un procès libre, équitable et ouvert aux observateurs et experts indépendants.

Un témoin ayant souhaité garder l’anonymat a vu Rachitjon Kadirov en détention en août 2018 et a déclaré que celui-ci avait une marque allongée dans le cou et qu’il pensait qu’il s’agissait d’une marque de strangulation. Le témoin a indiqué que Rachitjon Kadirov était visiblement déprimé, refermé sur lui-même et presque incapable de répondre aux questions. Rachitjon Kadirov aurait dit à ce témoin qu’il partageait une cellule avec trois autres détenus qui lui faisaient subir des violences physiques sur ordre des autorités pénitentiaires. Il aurait également déclaré que des responsables avaient pointé un pistolet sur sa tête pour le forcer à « avouer » et qu’ils lui avaient dit qu’il allait être pendu et que sa mort serait maquillée en suicide. Ils l’auraient également placé en détention à l’isolement, nu, sans lit ni draps, l’auraient régulièrement privé de sommeil entre le 21 février et le 18 mars 2018 et l’auraient menacé de l’accuser d’un homicide qu’il n’a pas commis.
Des responsables de l’application des lois auraient également forcé Rachitjon Kadirov à être témoin de violences physiques infligées à son gendre, dans le but de l’obliger à témoigner contre lui-même. L’accès de Rachitjon Kadirov à la nourriture, aux médicaments et aux toilettes aurait été restreint. En mai 2018, il a été conduit à l’hôpital de la prison car il avait des problèmes de santé.

La torture et les menaces de torture étaient jusqu’à récemment régulièrement utilisées en Ouzbékistan afin d’arracher des aveux forcés, de punir des détenus, des prisonniers et leurs proches ou de leur extorquer de l’argent. Des juges se sont appuyés sur des « aveux » obtenus sous la torture et ont rendu des jugements en se fondant sur ces « aveux ». Ils ont également ignoré ou classé sans suite des plaintes pour torture ou d’autres mauvais traitements déposées par des accusés, même lorsqu’il existait des preuves solides et crédibles (notamment des blessures ayant été infligées en prison et ne pouvant pas avoir été « accidentelles »).

Après des années de déni pur et simple, les autorités ouzbèkes, notamment le Président Chavkat Mirziyoyev, ont publiquement abordé le problème de la torture dans les prisons ouzbèkes. En 2017-2018, des déclarations et décrets présidentiels importants ont condamné sans équivoque l’utilisation de la torture. Malgré ces déclarations, et comme détaillé ci-dessus, Amnesty International continue de recevoir des signalements de torture et d’autres mauvais traitements. De plus, l’impunité pour les violations passées reste l’un des principaux problèmes en Ouzbékistan.

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