Écrire Un défenseur de la paix arrêté pour un post sur facebook

Un militant de la paix, de l’ethnie kachin, est détenu au Myanmar en raison d’un post qu’il a publié sur Facebook et qui tournait l’armée en dérision. C’est un prisonnier d’opinion et il doit être libéré immédiatement et sans condition.

Le 14 octobre, vers 19h30, Patrick Kum Jaa Lee, 43 ans, Kachin qui milite pour la paix, a été interpellé sans mandat à son domicile à Yangon – plus grande ville du Myanmar – et conduit au poste de police de la communauté urbaine de Hlaing. Les autorités l’ont informé que le motif de son arrestation était une photo qu’il a partagée sur Facebook, sur laquelle on peut voir une personne inconnue piétiner une photo du commandant en chef des armées du Myanmar, le général Min Aung Hlaing. Selon des sources crédibles, il avait commenté cette image avec ces mots : « Ne partagez pas ce post, si vous le faites, vous serez arrêté. » Son téléphone et son ordinateur ont été saisis et le message sur Facebook a été supprimé. Il est toujours détenu au poste de police, et n’a pas encore été autorisé à consulter un avocat.

Dans la matinée du 15 octobre, le chef de la police de Hlaing a informé la famille et les amis de Patrick Kum Jaa Lee que celui-ci faisait l’objet d’une enquête au titre de la Section 66(d) de la Loi sur les télécommunications de 2013, qui prévoit une peine maximum de trois ans d’emprisonnement pour toute personne ayant « extorqué, contraint, restreint à tort, diffamé, importuné, causé une influence injustifiée ou menacé toute personne en utilisant un réseau de télécommunications ». La police les a également informés qu’il serait présenté devant un tribunal dans la journée et qu’il pourrait être transféré dans une prison voisine.https://www.amnesty.org/fr/document...

Si la pénétration d’Internet demeure très faible au Myanmar, Facebook est largement utilisé par ceux qui se servent d’Internet, notamment les défenseurs des droits humains, les représentants du gouvernement et les agences de presse. Le 12 octobre, Chaw Sandi Tun, appelée également Chit Tha Mee, a été interpellée à Yangon pour un post publié sur Facebook qui tournait en dérision l’armée du Myanmar. Voir : https://www.amnesty.org/en/documents/ASA16/2669/2015/en/. Elle est actuellement détenue à la prison de Maubin, dans la région d’Ayeyarwady. Il s’agit d’une prisonnière d’opinion, qui doit être libérée immédiatement et sans condition.
Amnesty International est vivement préoccupée par ces affaires, qui pourraient témoigner d’un élargissement de la répression à la liberté d’expression en ligne.
Les autorités du Myanmar continuent d’arrêter et d’emprisonner des militants et des défenseurs des droits humains exerçant simplement sans violence leur droit à la liberté d’expression, garantie par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH). Amnesty International est préoccupée par diverses lois du pays qui restreignent les droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique.
Elle fait observer que le droit à la liberté d’expression englobe les idées de toutes sortes, notamment celles pouvant être perçues comme insultantes ou offensantes.
La semaine dernière, Amnesty International a publié un rapport qui dévoile que les autorités du Myanmar ont intensifié la répression depuis deux ans, notamment en restreignant la liberté d’expression à l’approche des élections générales prévues le 8 novembre. Voir : https://www.amnesty.org/fr/documents/asa16/2457/2015/fr/

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