Écrire Un employé d’une ONG taïwanaise détenu au secret

Lee Ming-cheh est le premier employé d’une organisation non gouvernementale (ONG) étrangère à être détenu depuis l’entrée en vigueur de la Loi relative à la gestion des ONG étrangères ; il fait actuellement l’objet d’une information judiciaire pour « atteinte à la sécurité nationale ». Personne n’a eu de contact direct avec lui depuis qu’il a disparu, le 19 mars 2017, après son arrivée en Chine. On ne sait toujours pas où il se trouve.
La détention de Lee Ming-cheh n’a été confirmée officiellement que le 29 mars 2017, soit 10 jours après sa disparition, par Ma Xiaoguang, porte-parole du bureau du Conseil des affaires d’État chargé de Taïwan. Lors d’une conférence de presse, Ma Xianguang a déclaré que Lee Ming-cheh faisait l’objet d’une information judiciaire pour « participation à des activités portant atteinte à la sécurité nationale ».
Directeur de Wenshan Community College, une ONG de Taipei, Lee Ming-cheh soutient des organisations de la société civile et des militants depuis de nombreuses années en Chine. Cependant, il s’y rendait cette fois pour des raisons personnelles car il devait effectuer des démarches afin que sa belle-mère bénéficie d’un traitement médical.
Lee Ming-cheh a été porté disparu le 19 mars 2017, après avoir passé le poste-frontière de Gongbei, entre Macao et Zhuhai (Chine). N’ayant pas de ses nouvelles pendant plusieurs jours, sa femme a sollicité l’aide du Bureau économique et culturel de Taipei à Macao, qui n’a été en mesure que de lui confirmer qu’il avait quitté Macao. Outre la Straits Exchange Foundation, le Conseil des affaires continentales de Taïwan est intervenu et a pu confirmer que Lee Ming-cheh était entré en Chine le 19 mars 2017 à 23 h 51 mais n’a trouvé aucune trace ultérieure d’enregistrement dans un hôtel ou d’arrestation officielle.
La femme de Lee Ming-cheh a demandé à plusieurs reprises aux autorités chinoises de révéler où se trouve son mari mais elle n’a reçu aucune réponse à ce jour. Le 27 mars 2017 à une heure tardive, elle a appris indirectement par un fonctionnaire taïwanais que Lee Ming-cheh était détenu par des agents de la Sûreté de l’État.
Selon Ma Xiaoguang, Lee Ming-cheh est en bonne santé. Toutefois, aucune autre information n’a été communiquée, y compris au sujet de son lieu de détention ou de la possibilité pour sa femme de lui rendre visite.

Lee Ming-cheh est le premier employé d’une ONG étrangère à être détenu en vertu de la Loi relative à la gestion des ONG étrangères, qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2017.
Cette Loi a créé des obstacles supplémentaires qui entravent les droits aux libertés d’association, de réunion pacifique et d’expression, déjà limités. Officiellement censée réglementer et même protéger les activités des ONG étrangères, elle a transféré au ministère de la Sécurité publique – chargé du maintien de l’ordre – la responsabilité de superviser l’enregistrement de ces ONG ainsi que de surveiller leur fonctionnement et d’approuver leurs activités en amont. La grande liberté laissée à la police dans la supervision et la gestion du travail des ONG étrangères a accru le risque d’utilisation abusive de la loi dans le but d’intimider et de poursuivre en justice des défenseurs des droits humains et des employés d’ONG.
Le texte restreint les activités voire l’existence même de nombreuses organisations et a un effet dissuasif pour la société civile chinoise. Il accorde également de nouveaux pouvoirs illimités à la police quant aux ONG étrangères, ce qui laisse craindre une mauvaise utilisation de la loi afin d’intimider et de poursuivre en justice des défenseurs des droits humains et des employés d’ONG en raison de leur travail légitime. Pendant la période de consultation, Amnesty International a présenté à l’État chinois un document dans lequel elle l’exhortait à retirer le projet de loi ou à le modifier sur le fond de manière à ce qu’il soit compatible avec le droit international relatif aux droits humains et les normes connexes (voir https://www.amnesty.org/en/documents/asa17/1776/2015/en/).
Nom : Lee Ming-cheh
Homme

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